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Au Sénégal, les députés veulent la révision de l'amnistie

10 avril 2025

La loi de l'amnistie dont les députés de l'opposition veulent la révision, avait permis aux opposants d'être libérés en mars 2024.

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Le président Bassirou Diomaye Faye, également sorti de prison le 14 mars 2024. Il a été soutenu par Sonko pour sa candidature à l'élection présidentielle du 24 mars.
L'actuel Premier ministre Ousmane Sonko (à droite) , libéré de prison à quelques jours de la présidentielle, salue l'actuel président, Bassirou Diomaye Faye (à gauche) candidat de l'opposition, lors d'une conférence de presse à Dakar le 15 mars 2024.Image : John Wessels/AFP/Getty Images

Tout remonte aux événements en mars 2024 par l'arrestation d’Ousmane Sonko. Cette figure majeure de l’opposition à l'époque est aujourd’hui Premier ministre.

Il était poursuivi pour viol et menace de mort, des accusations portées par une employée d’un salon de beauté à Dakar.

Mais son arrestation avait subitement déclenché une vague de violences, avec des interventions musclées des forces de l’ordre contre ses partisans descendus dans la rue pour réclamer sa libération.

Pour apaiser le pays à la veille de l’élection présidentielle, le président d’alors Macky Sall et l’opposition avaient trouvé un terrain d’entente autour d’une loi d’amnistie. Une décision à forte teneur politique, explique le politologue sénégalais Moussa Diaw : 

"Les gens recrutés ont tiré sur des manifestants. Il y a des preuves. Alors le président Macky Sall qui s'aprêtait à céder le fauteuil présidentiel voulait préserver son arrière", explique-t-il.

L'amnistie a apaisé le climat politique

Grâce à cette loi intérprétative d’amnistie, les deux figures du PASTEF, le parti aujourd’hui au pouvoir, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont pu sortir de prison à seulement neuf jours du scrutin.

Un élément clé du retour à la stabilité, selon Pathé Mbodj, éditorialiste sénégalais :

Les partisans du candidat anti-système Bassirou Diomaye Faye devant la maison de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko à Keur Gorgui à Dakar le 10 mars 2024.
Les partisans du candidat anti-système Bassirou Diomaye Faye devant la maison de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko à Keur Gorgui à Dakar le 10 mars 2024.Image : SEYLLOU/AFP

"S'il n' y avait pas l'amnistie, ces deux grandes figures de l'opposition resteraient en prison. Ils ne seraient pas au pouvoir actuellement", reppelle-t-il.

Un revirement politique

La majorité des 23 députés ayant saisi le Conseil constitutionnel sont d’anciens membres de l’Alliance pour la République (APR), le parti de Macky Sall.

Aujourd’hui ils sont passés dans l’opposition. Pour le politologue Moussa Diaw, "cette initiative a tout d’une manœuvre politique".

La balle est désormais dans le camp du Conseil constitutionnel, "seul habilité à se prononcer sur la conformité de cette loi interprétative", conclut Moussa Diaw.