Visite du président libanais en Syrie
13 août 2008Les dirigeants, qui s'étaient déjà entretenus le mois dernier à Paris en marge du sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée, doivent discuter de l'établissement de relations diplomatiques entre leurs deux pays. Retour sur les rapports entre Damas et Beyrouth, des rapports pour le moins mouvementés au cours des dernières décennies.
L'histoire de ces territoires voisins, situés à l'est de la Méditerranée, est depuis longtemps intimement liée. Tous deux englobés par l'Empire Ottoman à partir du 16ème siècle, ils sont ensuite placés sous la tutelle de la France pendant la première Guerre Mondiale. Même après l'indépendance du Liban en 1943 et celle de la Syrie en 1946, Damas a continué de considérer son petit voisin comme une partie de son territoire, ou du moins comme un pays dépendant. En 1976, un an après le début de la guerre civile, les troupes syriennes entrent au Liban. Elles n'en repartiront que trois décennies plus tard, en avril 2005, sous la pression de la population libanaise et de la communauté internationale, suite au meurtre de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri. Un assassinat que Damas est soupçonné d'avoir commandité.
Plusieurs autres attentats suivront, visant principalement des personnalités anti-syriennes. Sur le plan politique, les tensions entre une majorité parlementaire pro-occidentale et une opposition pro-syrienne menée par le mouvement chiite Hezbollah, paralysent les institutions. Le 21 mai dernier, suite à deux semaines de vives violences, un accord est finalement signé au Qatar entre opposition et majorité. Il ouvre la voie à l'instauration d'un gouvernement d'unité nationale et à l'élection d'un nouveau président, Michel Souleimane, pour permettre au pays de sortir de la crise. Pour le président syrien, Bachar al-Assad, il s'agit aujourd'hui d'un nouveau départ pour tous :
« Le Liban a à présent un gouvernement d'unité nationale. C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre, y compris pour les relations libano-syriennes. A quoi elles ressembleront, c'est ce dont nous allons discuter avec le président Souleiman, ainsi que de la question des ambassades et de nos rapports sur tous les plans. »
Toutefois, la méfiance se fait encore sentir au Liban envers le pays qui a pendant si longtemps exercé sa domination. Par ailleurs, malgré l'instauration du gouvernement d'unité nationale et la sortie de la crise politique, la situation reste instable au Liban sur le plan de la sécurité. Quelques heures seulement avant l'arrivée du président Souleimane à Damas, un attentat a coûté la vie à plus d'une dizaine de personnes à Tripoli, dans le nord du Liban.