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EconomieAfrique

Madagascar, défi de la transformation locale de la vanille

Rodrigue Guézodjè
27 février 2025

Madagascar, premier producteur mondial de vanille, domine l’exportation de cette épice précieuse… Mais un défi majeur subsiste : la transformation locale. Ce que recommande aussi l’OMC pour capter plus de valeur ajoutée. // Les escargots, appréciés dans l’assiette, mais aussi en cosmétique. En Côte d’Ivoire, derrière cette petite créature, un business en plein boom !

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La plus grande île de l’océan Indien, Madagascar, avec une population d’environ 30 millions d’habitants, est une économie en développement… fortement dépendante de l’exportation de matières premières, du tourisme, mais aussi et surtout de l’agriculture. Le pays occupe notamment une place stratégique dans le commerce mondial de la vanille. Avec environ 70 % des parts de marché, la Grande Île est le premier producteur mondial de cet ingrédient phare utilisé principalement dans l’industrie agroalimentaire.


La vanille est une culture exigeante selon Armondine Razafinanténaïna. L'entrepreneur malgache, spécialiste de la vanille, explique que cette culture nécessite un savoir-faire minutieux et un processus de production rigoureux. La pollinisation de la vanille se fait manuellement, une tâche traditionnellement confiée aux femmes malgaches pour leur dextérité et leur précision, précise-t-elle. Une fois récoltées, les gousses subissent plusieurs étapes de transformation, dont l’échaudage, qui leur donne leur couleur et leurs propriétés aromatiques distinctes.


Après l'échaudage, puis la fermentation et l'étuvage qui permettent le développement des arômes caractéristiques de la vanille, le séchage et l'affinage constituent les dernières étapes indispensables avant le calibrage et la commercialisation.
La vanille malgache est donc le fruit d’un savoir-faire artisanal unique. Cette complexité dans la production en fait un produit à forte valeur, mais au-delà de cette culture minutieuse, Madagascar fait face à une production fluctuante, parfois instable, fait noter Georges Geeraerts, président du Groupement des exportateurs de vanille. Il souligne que les volumes de production varient d’une année à l’autre, ce qui influence directement les cours mondiaux et la rentabilité de la filière.


Actuellement, l’extrait de vanille, issu du processus d’extraction par macération hydroalcoolique, représente moins de 10 % des exportations de la filière. Chaque année, Madagascar expédie environ 1 500 tonnes de gousses, dont la transformation est réalisée en grande partie à l’étranger. L’OMC, Organisation mondiale du commerce, recommande ainsi d’investir dans l’extraction locale afin de mieux capter la valeur ajoutée. Selon Georges Geeraerts, il serait pertinent de développer l’extraction locale, notamment en valorisant les gousses de moindre qualité qui, autrement, seraient exportées sans transformation.
Le président du Groupement des exportateurs de vanille insiste sur la nécessité de relancer la filière canne à sucre pour produire localement l’alcool utilisé dans l’extraction. De même, le développement d’une industrie locale de conditionnement permettrait d’assurer la mise aux normes des produits transformés.
Cliquez sur l’image pour écouter les explications d’Armondine Razafinanténaïna et de Georges Geeraerts


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Longtemps ramassé dans la nature, l’escargot est aujourd’hui une véritable manne économique en Côte d'Ivoire.

Face à la déforestation et aux pesticides qui menacent son habitat naturel, l’héliciculture ou élevage d’escargots connaît un essor fulgurant. Bien plus qu’un simple mets raffiné prisé des gourmets, l’escargot est devenu un produit à forte valeur ajoutée : sa chair alimente la gastronomie locale, tandis que sa bave et ses coquilles sont exploitées dans l’industrie cosmétique et pharmaceutique.

Résultat : un secteur qui pèse plus de 75 milliards de francs CFA dans l’économie ivoirienne. Un véritable marché d’avenir, que Julien Adayé nous fait découvrir.
Cliquez sur l’image pour écouter l’intégralité du reportage du correspondant de la DW à Abidjan.

 

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Image : Ute Grabowsky/photothek.net/picture alliance

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