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PolitiqueTurquie

Une arrestation qui passe mal en Turquie

Eloïse Gosselin
19 mars 2025

L'arrestation en Turquie d'Ekrem Imamoglu, maire d'Istanbul et principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan suscite de vives réactions.

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Istanbul | Ekrem Imamoglu en train de s'exprimer à une tribune en 2024
Ekrem Imamoglu est le maire d'Istanbul mais aussi le principal opposant au président turc Recep Tayyip Erdogan.Image : Yasin Akgul/AFP

 En Turquie, Ekrem Imamoglu, maire d'Istanbul et principal opposant politique au président turc Recep Tayyip Erdogan, a été arrêté ce mercredi 19 mars. Il fait l'objet de deux procédures pour "corruption” et "soutien à une organisation terroriste", a confirmé le ministre de la Justice, Ylmaz Tunc. Des mandats d'arrêt ont été émis contre plus d'une centaine de ses collaborateurs, d'élus et membres de son parti qui dénoncent, eux, "un coup d'Etat" contre l'opposition. 

Arrêté pour corruption et terrorisme

Il est le principal opposant au président Erdogan, au pouvoir depuis plus de 20 ans et depuis ce mercredi matin, Ekrem Imamoglu est interrogé par les autorités turques. Le domicile du maire d'Istanbul a été perquisitionné dans le cadre de deux enquêtes, l'une pour corruption et l'autre pour terrorisme.

En effet, l'agence étatique officielle Anadolu évoque des accusations d'aide au Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, une organisation considérée comme terroriste par la Turquie ainsi que par l'Union européenne.

Un "coup d'Etat" selon ses partisans

Les partisans d'Ekrem Imamoglu dénoncent un "coup d'Etat" à l'encontre du maire. Largement réélu l'an passé à la tête de la plus grande ville de Turquie, il devait être désigné, dimanche, comme le candidat du Parti républicain du peuple (CHP) pour l'élection présidentielle de 2028.

 Istanbul 2025 | des partisans d'Ekrem Imamoglu manifestent dans la rue pour dénoncer son arrestation
Pour ses partisans, l'arrestation d'Ekrem Imamoglu est un "coup d'Etat".Image : Tolga Uluturk/REUTERS

Mais mardi déjà, le candidat apprenait qu'il pourrait ne pas avoir le droit de concourir. En cause : l'université d'Istanbul venait d'annuler son diplôme, obtenu en 1995, sous prétexte qu'à l'époque, son transfert vers une université de Chypre du Nord n'aurait pas été effectué dans les règles. Or, en Turquie, sans diplôme d'études supérieures, impossible de devenir président de la République.

Ekrem Imamoglu a plusieurs fois accusé les autorités de harcèlement à son encontre. "Nous subissons un harcèlement judiciaire au plus haut niveau, mais nous n'abandonnons et n'abandonnerons pas", avait-il lancé, fin janvier, à la foule massée pour le soutenir devant un tribunal d'Istanbul, où il comparaissait pour des propos contre le procureur général de cette ville.

  De son côté, le ministère allemand des Affaires étrangères a réagi ce matin, en qualifiant l'arrestation d'Ekrem Imamoglu d'"un grave revers pour la démocratie" dans le pays.