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Au Togo, des ONG dénoncent des restrictions des libertés

15 août 2025

Pour protester contre l’interdiction de toute contestation publique, des ONG et associations appellent à une journée de désobéissance civile "Togo Mort" ce samedi 16 août.

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La Cathédrale au grand marché de Lomé.
Des organisations de la société civile et de défense des droits humains appellent à une journée de désobéissance civile, "Togo Mort" pour dénoncer l’interdiction des manifestations politiques.Image : DW/J. von Mirbach

Des organisations de la société civile qui appellent á la journée "Togo Mort" dénoncent le refus répété, selon elles, de leurs demandes de manifestations pacifiques malgré le respect des procédures légales. Ce qu’elles considèrent comme une volonté du gouvernement d’empêcher toute contestation publique.

Protestation contre la restriction des libertés

Selon David Dosseh du Front Citoyen Togo Debout, l’opération "Togo Mort" vise à fermer les commerces, suspendre les activités et organiser une journée de recueillement pour dénoncer le verrouillage de l’espace civique.

"Pour nous, cette opération est une manière puissante pour le peuple togolais de dire son refus de cette manière de gouverner, son refus de l’assujettissement", explique-t-il. "Le peuple doit pacifiquement mais fermement démontrer son désaccord et dire au pouvoir qu’il faut changer la manière de considérer les citoyens", a-t-il poursuivi.

Des gendarmes pour le maintien d'ordre à Lomé le 06 juin 2025.
Des gendarmes pour le maintien d'ordre à Lomé le 06 juin 2025. Les autorités accusent les organisations qui appellent à manifester de vouloir déstabiliser le pays.Image : AFP

Ces derniers mois, aucune manifestation de l’opposition n’a été autorisée et les protestations sont régulièrement réprimées. Les récentes demandes de rassemblement en hommage aux victimes des manifestations de juin 2025 ont également été refusées par le ministère de l’Administration territoriale.

Le Pasteur Edoh Komi du mouvement Martin Luther King dénonce un recul de la démocratie : "Depuis l’élection présidentielle de 2020 et l’avènement de la COVID-19, les droits et libertés de manifestation, pourtant garantis par la Constitution, sont restreints. Ces deux derniers mois, trois manifestations ont été interdites, les motifs invoqués étant inacceptables."

La prudence des autorités

Le journaliste Tchaboré Bouraima comprend à la fois les revendications des manifestants et la prudence des autorités face au risque de déstabilisation. "Est-ce qu'il faut permettre aux gens de manifester lorsqu'on a des informations qui peut-être, peuvent conduire à la déstabilisation ou à l’insécurité ?", se demande Tchaboré Bouraima.

"Mais notre souhait aujourd’hui, c’est de faire en sorte que tout rentre en ordre et qu'on permette aux gens de manifester. Et que ceux-là qui également veulent manifester prennent leurs responsabilités pour éviter des débordements", explique-t-il.

Amnesty International avait déjà dénoncé en juillet dernier le rétrécissement des libertés publiques au Togo, affirmant que les autorités interdisent régulièrement les manifestations pacifiques et répriment la liberté d’expression et de réunion.