Tension entre la Russie et l'Union européenne
16 mai 2007Il est facile de définir qui porte la responsabilité du climat glacial qui règne entre la Russie et l’Union européenne, estime la Süddeutsche Zeitung : la faute revient à Moscou. Le différend autour du bouclier antimissile, le boycott de la viande polonaise, le statut du Kosovo ou encore l’affaire du monument russe en Estonie sont autant d’exemples qui montrent que le président et son gouvernement préfèrent la provocation aux négociations. Un an avant la fin de son mandat, Vladimir Poutine fait une démonstration de force.
Où allons-nous, déplore la Berliner Zeitung si un ministre des affaires étrangères allemand est obligé d’évoquer le « retour à la raison » comme objectif principal d’un sommet UE/Russie ? On a bien dévié de la voie censée mener au partenariat stratégique entre Bruxelles et Moscou. Pour l’Union européenne, estime le journal, le sommet de Samara sera un « sommet de la perplexité ».
La Frankfurter Rundschau n’attend pas non plus de grandes avancées lors de la rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président russe. Un partenariat économique entre la Russie et l’Union européenne qui comprendrait un volet énergétique est pourtant plus important que jamais, vu comme Moscou a tendance à jouer avec les robinets de gaz. Selon le journal, l’idée des pays est- européens de bloquer ces négociations serait un but marqué contre leur propre camp. Néanmoins, admet la Frankfurter Rundschau, le poids de l’histoire est un obstacle non négligeable à une politique de la raison.
Pour le Tagesspiegel enfin, l’Europe se trouve dans une situation difficile : d’un côté, elle doit éviter d’envenimer la situation, mais de l’autre, il serait bon de mettre le holà. Le gouvernement russe semble avoir en ce moment une haute opinion de lui-même. Les Européens devraient rappeler à Vladimir Poutine que les ambitions musclées de Moscou sur la scène internationale sont de la gonflette : la force économique de la Russie est avant tout due aux prix élevés de l’énergie exportée. Si ces prix viennent à baisser, le soufflé risque de s’effondrer. Et c’est là, conclut le journal, que le Kremlin sera bien content de ne pas avoir complètement poussé à bout ses partenaires européens.