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Tennis : un congé maternité rémunéré pour les joueuses

Stefan Nestler Ali Farhat
10 mars 2025

Une initiative de la WTA saluée à travers le monde entier qui fait tout de même un peu grincer des dents, car financée par l'Arabie saoudite.

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Naomi Osaka lors de l'Open de Cincinnati
Naomi Osaka est l'une des vingt joueuses professionnelles qui sont actuellement mamansImage : Jason Whitman/NurPhoto/picture alliance

Pendant très longtemps, les joueuses de tennis ont attendu la fin de leur carrière professionnelle pour avoir des enfants. Certaines d'entre elles ont quand même fait le choix d'en avoir en parallèle de leur activité : c'est le cas de Serena Williams, qui avait notamment remporté l'Open d'Australie en 2017 alors qu'elle était enceinte de quelques semaines seulement. 

Un versement standardisé indépendant du classement

Désormais, les joueuses n'auront plus à se poser ce genre de questions : en effet, la WTA a annoncé qu'elles pourront désormais bénéficier d'un congé de maternité rémunéré d'une durée maximale de 12 mois. Les joueuses qui ont un enfant issu d'une maternité de substitution, d'une adoption ou de la grossesse d'une partenaire ont droit à un congé de maternité de deux mois. En outre, des indemnités pour les traitements de fertilité sont possibles. 

Ce programme s'appliquera rétroactivement à partir du 1er janvier 2025. Plus de 320 joueuses sont concernées. La condition préalable est qu'elles aient participé à un certain nombre de tournois de la WTA dans un certain laps de temps. La WTA n'a pas fourni de détails précis. Elle n'a pas non plus précisé le montant de l'indemnité à laquelle les joueuses ont droit pendant leur congé de maternité. Il s'agit d'un montant standardisé versé indépendamment du classement mondial. 

Serena Williams et sa fille Alexis Olympia Ohanian Jr., en 2019
Serena Williams et son fils Alexis Olympia Ohanian Jr. La joueuse américaine était enceinte d'elle quand elle a remporté l'Open d'Australie en 2017Image : John Angelillo/UPI Photo/imago images

L'Arabie saoudite veut investir massivement dans le tennis

C'est "la première fois dans l'histoire du sport féminin que des prestations de maternité complètes sont offertes à des athlètes indépendantes", a déclaré la WTA dans un communiqué. Une décision saluée à travers le monde, mais qui fait aussi grincer des dents : en effet, c'est l'Arabie saoudite, à travers le PIF (son fonds public d'investissement) qui financera ce projet. 

Ce n'est pas la première fois que le royaume s'immisce dans le sport : l'Arabie saoudite a déjà investi dans le football, le golf ou encore la Formule 1, et souhaite désormais investir massivement dans le tennis. Pour certains observateurs, il s'agit d'une nouvelle opération de sportswashing, Riyad désirant une fois de plus utiliser le sport pour détourner l'attention des violations flagrantes des droits de l'homme dans le pays ainsi que de son attitude globale envers les femmes.