Au Tchad, le parti au pouvoir rafle presque tout
5 mars 2025Les résultats définitifs des élections sénatoriales de février, proclamés le 4 mars par le Conseil constitutionnel, ont confirmé la suprématie du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS). Sans surprise, la formation politique a remporté 43 des 46 sièges en jeu, consolidant ainsi son emprise sur les institutions du pays.
Le Rassemblement national pour la démocratie au Tchad (RNDT Le Réveil), dirigé par l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké Albert, a obtenu deux sièges, tandis que l’Union pour le renouveau et la démocratie (URD), menée par l’ancien chef de l’opposition Félix Nialbé, s’est contentée d’un seul siège.
Les 23 sénateurs du président
Parallèlement, le président de la transition a signé un décret pour nommer 23 sénateurs de son quota. Parmi eux figurent des personnalités influentes comme Haroun Kabadi, ex-président de l’Assemblée nationale, et Abderamane Koulamallah, ancien ministre des Affaires étrangères.
Ce résultat vient confirmer l’hégémonie du MPS, déjà largement majoritaire à l’Assemblée nationale depuis les élections législatives de décembre dernier. Avec 124 sièges sur 188, le parti devance largement le RNDT Le Réveil, qui compte 12 députés, et l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), dirigée par l’ex-opposant Saleh Kebzabo, qui en détient 8.
D’autres formations issues de l’ancienne opposition, à l’instar du parti de Mahamat Ahmat Alhabo, actuel secrétaire général de la présidence, ou de celui de l’ex-maire de Moundou, Laoukein Kourayo Médard, ont chacun obtenu un député.
Pahimi Padacké, chef de file de l’opposition
L’absence du parti Les Transformateurs, dirigé par Succès Masra, qui a boycotté le scrutin, a laissé le champ libre au MPS pour asseoir sa domination sur l’ensemble des institutions politiques du pays.
Dans ce contexte, Pahimi Padacké Albert apparaît comme la principale figure de l’opposition institutionnelle, avec 2 sénateurs et 12 députés sous sa bannière.
Avec un Sénat et une Assemblée nationale largement acquis au pouvoir, le paysage politique tchadien se dessine sous le signe d’un contrôle quasi total du MPS, réduisant davantage l’espace de contestation démocratique.