Plus de 1 500 morts en Syrie, indignation dans le monde
10 mars 2025Bachar al-Assad a certes été chassé du pouvoir, mais les lendemains restent incertains pour l’avenir de la Syrie. Et les violences de ces derniers jours sont venues rappeler cette incertitude.
Plus de 1.500 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, dont un millier de civils, ont été massacrées dans les plus graves événements depuis la chute de Bachar al-Assad.
Les forces gouvernementales ont perdu 231 personnes et les insurgés 250, selon l'ONG.
Tout aurait commencé jeudi dernier quand des soldats de l’ancien régime ayant refusé de se rendre se seraient livrés à des opérations de guérilla dans la région de Lattaquié, dans le pays alaouite, la minorité dont est issu le clan Assad.
En représailles, des hommes armés soutenant le nouveau pouvoir ont semé la terreur sur la côte syrienne, dans le pays alaouite, tuant de nombreux civils, principalement de confession alaouite.
Une conspiration selon le président
Pour le président de la transition, Ahmad al-Chareh, qui a promis de poursuivre les responsables de "l'effusion de sang", derrière ces violences se cacherait une conspiration qui vise à maintenir la Syrie dans la violence.
"Aujourd'hui, en ce moment critique, nous sommes confrontés à un nouveau danger représenté par les tentatives des restes de l'ancien régime, soutenus par des parties étrangères, de créer de nouveaux conflits et d'entraîner notre pays dans une guerre civile, dans le but de le diviser et de détruire son unité et sa stabilité. Nous comprenons parfaitement que les dangers auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui ne sont pas simplement des menaces passagères, mais le résultat direct de tentatives opportunistes de la part de forces cherchant à perpétuer le chaos et à détruire ce qui reste de notre patrie bien-aimée. Ce qui se passe dans certaines régions de la côte est peut-être l'exemple le plus clair de ces tentatives."
A Damas, des militants se sont rassemblés ce dimanche pour condamner ces massacres et réclamer justice.
"Nous sommes venus ici pour dire que nous devons demander des comptes à tous ceux qui violent les droits de l'Homme. La révolution a commencé parce qu'une agence de sécurité a agressé un enfant et n'a pas été tenue pour responsable. Si nous répétons la même erreur, nous serons entraînés dans un cercle vicieux."
Une transition fragile
Depuis la chute de Bachar-al-Assad, le pouvoir de transition tente difficilement de rassurer les minorités, notamment les Alaouites, les Kurdes, les chrétiens et les Druzes.
Des minorités dont le sort préoccupe de nombreux pays à travers le monde. Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Union européenne et les Nations-unies ont condamné ces tueries, appelant les autorités syriennes à y mettre fin.
L'Iran, allié du régime déchu, a formellement démenti toute implication dans ces massacres. Pour Téhéran, "rien ne justifie" les violences contre les minorités en Syrie.
De nombreux experts estiment pour leur part que ces violences viennent rappeler la fragilité de la situation syrienne.