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Troisième cas de féminicide en un mois au Sénégal

Amy Wane
8 août 2025

La 04 août dernier, un homme a tué sa femme à coups de hache Sinthiou Boy, dans la région de Sédhiou. Une situation dénoncée par la présidente d'Action Féministe Sénégal.

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Une femme se cache le visage
Les auteurs des violences envers les femmes sont rarement, voire pas du tout inquiétésImage : Fabian Sommer/dpa/picture alliance

Au Senégal, à Sinthiou Boy, dans la région de Sédhiou, un homme a tué sa femme à coups de hache ce lundi (04.08.2025). Il s'agit du troisième cas de féminicide en l'espace d'un mois dans le pays.

Pour la présidente d'action Féministe Sénégal Wasso Tounkara, le silence des autorités et la banalisation des violences envers les femmes font partie des principales causes de la recrudescence des cas de féminicides au Sénégal :

Wasso Tounkara : Cette recrudescence est aussi le reflet d'un problème structurel profondément enraciné dans notre société. Je veux parler de de l'impunité des violences faites aux femmes et et la banalisation du sexisme et et l'absence de politique réellement publique contraignante en matière de de prévention et de protection.

DW : Madame Tounkara, dans la majorité des cas, on a remarqué que les auteurs sont des proches, souvent des conjoints. Cela signifie-t-il que l'espace domestique est devenu un lieu dangereux pour les femmes ?

Wasso Tounkara : Ce troisième cas qu'on a eu entre lundi et mardi révèle aussi comment cet espace-là est dangereux. Mais les autres féminicides qu'on avait dénoncé le 31 mai dernier renforcent aussi cette lecture-là de l'espace domestique. Tout ça parce que les auteurs de ces violences ne sont pas du tout inquiétés. Parce que tout simplement elles sont le reflet de notre patriarcat qui tolère la possession du corps, de la parole, de la liberté des femmes au sein du foyer.

"Ces féminicides sont le reflet de notre patriarcat qui tolère la possession du corps, de la parole, de la liberté des femmes au sein du foyer."

DW : Quelles sont, selon vous, les solutions concrètes et urgentes à mettre en place pour enrayer cette vague de féminicide au Sénégal ?

Wasso Tounkara : Il y a une grande réforme qui pourrait aujourd'hui apporter des solutions à cette oppression que vivent les femmes : c'est la révision du code de la famille sénégalais parce que c'est ce code de la famille sénégalais qui donne beaucoup de pouvoir à l'homme sénégalais, au mari. C'est ce code qui organise en fait, qui distribue les rôles et qui fait croire à ces hommes qu'ils ont droit de vie sur leur femme. Il y a aussi la reconnaissance juridique du féminicide, ce qui n'est pas encore le cas au Sénégal, donc il est impératif d'introduire ce terme là dans notre législation pénale pour nommer spécifiquement le meurtre d'une femme en raison de son genre.