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Sénégal : l'abrogation la loi d'amnistie passe difficilement

3 avril 2025

Le vote de cette loi interprétative était très attendu par les proches et les victimes des manifestations meurtrières qui ont marqué le Sénégal entre 2021 et 2024

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Sénégal Dakar 2024 | Le Premier ministre Sonko annonce l'abrogation de la loi d'amnistie de l'ex-président Sall
L'abrogation partielle de la loi d'amnistie adoptée au Parlement sénégalaisImage : Seyllou/AFP

C'était une séance plénière très attendue mais aussi, très houleuse.
Dans l’hémicycle, des échangés sont musclés. Des questions, des répliques, des invectives et des amendements qui ont finalement abouti au vote de la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie du 13 mars 2024 au au Sénégal 

 

Sur 165 députés inscrits, 146 y ont effectivement participé avec 126 voix pour, 20 contre.
"L’Assemblée a adopté. Je voudrais donc féliciter notre collègue Amadou Ba. La séance est levée. Je vous remercie"Malick Ndiaye, président de l’Assemblée Nationale.

Des familles de victimes soulagées

Sénégal Manifestation à Dakar
Plus de 60 personnes ont péri pendant les manifestations préélectorales au SénégalImage : John Wessels/AFP

L’adoption de cette loi interprétative a été proposée par Amadou Ba, député de Pastef les patriotes au pouvoir. Elle vise à lutter contre l’impunité pour les violations graves de droits humains. Il s’agit notamment des infractions criminelles et correctionnelles constitutives ou pouvant être qualifiées d’assassinats, meurtres, tortures et autres traitements dégradants enregistrés entre février 2021 et mars 2024 au Sénégal. 

 

Abdoulaye Wade se réjouit du vote. Son jeune frère Cheikh avait été tué par balles à bout portant, le drapeau du Sénégal entre les mains, lors des manifestations de mars 2021 aux Parcelles Assainies.

""Il n’avait pas de pierre. Il n’était pas là pour brûler des pneus. Il était là pour manifester contre l’injustice. Donc, on est satisfait du vote", martèle Wade.

Comme Abdoulaye, les proches et parents des victimes de ces manifestations meurtrières espéraient aussi l’amendement ou l'abrogation de la loi d'amnistie de mars 2024. Djibril Diaw, porte-parole du collectif des familles de victimes.

"Ils ont promis au peuple sénégalais que cette loi sera revue, interprétée, et que justice soit rendue pour toutes ces familles de victimes. On s’y attendait. C’est une promesse qui est en train d’être tenue, et nous continuerons de soutenir que cette loi soit vivement déposée au niveau des juges, et que les poursuites commencent", se réjouit Djibril Diaw, porte-parole du collectif des familles des victimes des événements de 2021 à 2024 .

Selon l’analyste politique Pape Kabo, les députés de Benno Bokk Yakaar et APR de l’opposition avaient la possibilité de faire une proposition. "Ils ont un nombre suffisant de députés pour porter un projet de proposition de loi par rapport à l’amnistie du 13 mars 2024", conclut-il.
 

Vue aérienne de Dakar depuis un avion
Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais