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Rwanda : l'opposante Victoire Ingabire arrêtée

20 juin 2025

Victoire Ingabire est poursuivie pour "association de malfaiteurs" et "incitation publique" à s'opposer au gouvernement de Paul Kagame.

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La principale opposante rwandaise Victoire Ingabire a durant l'audience de jeudi nié les faits qui lui sont reprochés.
La principale opposante rwandaise Victoire Ingabire a durant l'audience de jeudi nié les faits qui lui sont reprochés.Image : Privat

"Mon combat est d'instaurer la démocratie au Rwanda, mon combat est d'instaurer le respect des droits humain au Rwanda". C'est en substance la teneur de la déclaration de  l'opposante Victoire Ingabire après une audience, jeudi (19.06.2025), devant le Tribunal avant son interpellation.   

L'arrestation de la principale opposante au pouvoir de Kigali fait suite à sa comparution à Kigali au procès  de neuf personnes accusées d'avoir fait circuler le livre de l'activiste serbe Sradja Popovic :

"Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes". Un livre qui détaille des méthodes pacifiques pour résister à l'autoritarisme.   

Durant l'audience de jeudi, l'opposante Victoire Ingabire a nié les faits qui lui sont reprochés :

"Je ne pense pas que la divergence d'opinion soit un obstacle, cependant elle devrait nous aider à bâtir notre pays dans la paix, pour aboutir au développement durable et préparer un avenir meilleur pour la jeune génération", a-t-elle dit.

Victoire Ingabire à la sortie de la prison de Nyarugenge en 2018.
Victoire Ingabire à la sortie de la prison de Nyarugenge en 2018.Image : CYRIL NDEGEYA/AFP

L'interpellation 

Bien que ses arguments soient logiques, la justice a en revanche sa façon de fonctionner explique l'analyste rwandais Tom Ndahiro. Pour lui en effet l'opposante Victoire Ingabire a particulièrement été auditionnée pour éclaircir l'instance judiciaire sur cette affaire :

"La Cour a exigé que Victoire Ingabire devrait aussi être auditionnée sur cette affaire impliquant ces neuf personnes, parce que ces personnes aurait dit que c'est elle qui les aurait financées", explique le spécialiste des questions de génocide.  

Présidente du parti Développement et liberté pour tous, un parti non reconnu par les autorités, Victoire Ingabire avait été déjà emprisonnée en 2010.

Elle avait affrirmé à l'époque qu'il fallait se souvenir non seulement des victimes du génocide des Tutsi mais également des victimes hutu pour une véritable réconciliation au Rwanda. 

La DW à chercher à joindre, sans y parvenir, les autorités rwandaises pour une réaction.