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PolitiqueFrance

France : retour de bâton pour Marine Le Pen

1 avril 2025

La cheffe de file de l'extrême droite a été condamnée à cinq ans d'inégibilité pour détournement de fonds publics. Sanction qu'elle avait elle-même défendue par le passé, estime l'ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit.

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Marine Le Pen et Jordan Bardella
Marine Le Pen étant pour le moment inéligible, c'est Jordan Bardella, président du RN, qui pourrait se retrouver candidat à la prochaine élection présidentielleImage : Thomas Padilla/AP/picture alliance/dpa

Plus que les deux ans de prison ferme sous bracelet électronique ou encore les 100.000 euros d'amende, c'est la peine decinq ans d'inégibilité de Marine Le Pen qui est sur toutes les lèvres en France. Car cette peine signifie tout simplement qu'à l'heure actuelle, la cheffe de file de l'extrême droite ne pourra pas se présenter à l'élection présidentielle de 2027. 

Mais comme le rappelle l'ancien député européen Daniel Cohn-Bendit, Marine Le Pen elle-même était en faveur d'une telle décision :  

"En 2014, Marine Le Pen avait exigé que les personnalités politiques qui commettaient des détournements de fonds n'avaient plus le droit de se déclarer candidats à quelconque élection, et ce pour toujours", a déclaré Daniel Cohn-Bendit dans une interview au Deutschlandfunk.

Daniel Cohn-Bendit
Actif à la fois en France et en Allemagne, Daniel Cohn-Bendit a été député européen dans les années 2000Image : picture-alliance/dpa

Le précédent Cahuzac

L'ancienne présidente du Rassemblement National s'était exprimée ainsi en marge de l'affaire Cahuzac. L'ancien ministre du Budget qui avait été accusé de fraude fiscale et qui sera par la suite condamné à deux ans de prison ferme et à cinq ans d'inégibilité : 

"Par la suite, tous les partis politiques, Rassemblement National inclus, avaient décidé que dans le cas où cela devait se présenter à nouveau, si une personnalité politique était condamnée, elle devait immédiatement être déclarée inéligible. Et aujourd'hui, voilà que Marine Le Pen est concernée."

Pour Daniel Cohn-Bendit, cette décision de justice risque de produire l'effet inverse : 

"Elle se met en scène en tant que victime. Elle veut utiliser cette figure de victime à la Trump, c'est ce qu'elle veut diffuser. Elle veut utiliser cette stratégie qui pourrait porter ses fruits."

Donald Trump à la rescousse

Cette condamnation de Marine Le Pen a fait réagir au sein de l'internationale réactionnaire, Donald Trump en tête. Le président des Etats-Unis qui a comparé l'affaire Le Pen à ses déboires judiciaires, lui qui avait été condamné l'an dernier dans l'affaire des paiements cachés à une actrice de films X alors qu'il était en campagne pour sa réélection :

"C'est une très grosse histoire. J'en sais quelque chose. Beaucoup de gens pensaient qu'elle ne serait pas inquiétée, et je ne sais pas s'il s'agit d'une condamnation mais elle ne peut plus être candidate pendant cinq ans alors qu'elle faisait la course en tête. Cela ressemble à ce qui se passe dans notre pays", a estimé le président américain.

Marine Le Pen a déjà annoncé son intention de faire appel et réclamé un deuxième procès rapide, ce qui laisserait une fenêtre de tir étroite avant la présidentielle. Mais celui-ci ne devrait pas se tenir, au minimum, avant un an, avec une décision plusieurs semaines plus tard. Et rien ne garantit que la cour d'appel rendra une décision différente du tribunal en première instance.