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En un mois, 60.000 Congolais se sont réfugiés au Burundi

21 mars 2025

Le conflit à l'est de la RDC provoque des déplacements massifs vers le Burundi où les humanitaires débordés disent manquer de nourriture et de médicaments.

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Des femmes et des enfants déplacés dans un camp au Burundi
Après la prise de Goma fin janvier, le M23 avait décrété unilatéralement un cessez-le-feu "humanitaire" qu'il avait tenu 48 heures avant d'entamer son avancée dans la province voisine du Sud-KivuImage : Evrard Ngendakumana/REUTERS

Les dizaines de milliers de réfugiés congolais qui vivent depuis plusieurs semaines dans l'ouest et le sud du Burundi n'ont bénéficié, jusqu'à présent, que de très peu d'aide. Sur place, les humanitaires, dont l'organisation médicale allemande Action Medeor, commencent à identifier les besoins humanitaires les plus urgents, notamment en nourriture et en médicaments.

Depuis cinq mois, le site de transit est plein à craquer. Avec une capacité d'accueil de 500 personnes, le camp héberge déjà près de 1.400 réfugiés, soit 352 familles, des enfants et des femmes majoritairement, avec plus d'enfants que d'adultes. Les conditions de vie sont dures.

Ecoutez le reportage au Burundi...

"Ici on ne peut pas dire que nous sommes contents, nous sommes dans un camp de transit et la vie n'est pas facile", se désole Joseph Shukulu Mucapa, qui dénonce les conditions de vie dans le camp. Il se fait aider par Aline, sa voisine, 40 ans et mère de huit enfants. Les réfugiés manquent de tout.

Clinique mobile d'Action Medeor

"On ne nous donne que du riz et des petits pois, explique Aline. La façon dont nous mangeons, la façon dont nous dormons… vraiment nous souffrons et nous avons besoin d'aide. On peut trouver parfois des antibiotiques chez une personne malade, mais sinon, ici, on ne nous donne pas de médicaments".

Au travers de la Solidarité des femmes pour le bien-être social et le progrès au Burundi, l'Action Medeor, une organisation médicale allemande, a mis en place une clinique mobile pour assurer l'accès aux soins de santé des réfugiés.

Des milliers de Congolais de l'Est réfugiés au Burundi

Emmanuel Limi est directeur du programme d'Action Medeor pour l'Afrique francophone et Haïti. Il note que "les besoins sont énormes, il faut le dire. Il y a un manque criant en abris : quatre à cinq familles, parfois une vingtaine de personnes dans une tente de 4m². Il y a le problème de nutrition, nous avons appris que les quantités qui sont données ne sont pas suffisantes. Il manque aussi de toilettes. Nous avons mis en place une clinique mobile fonctionnelle 24h/24".

Propagation de maladies

La sous-alimentation chez les enfants, les problèmes d'hygiène et une prise en charge médicale inadéquate sont à l'origine de nombreuses pathologies dans le camp de réfugiés.

Paul Kagame et Félix Tshisekedi assis l'un en face de l'autre. Entre eux, l'émir du Qatar
Une rencontre-surprise entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame sous médiation de l'émir du Qatar s'est tenue à Doha mardi 18.02.Image : MOFA QATAR/AFP

Alexis Nkurunziza, médecin-chef du district sanitaire du sud-ouest du Burundi, constate que "le paludisme et la pathologie qui est la plus fréquente, mais au fil de la consultation, on va continuer à identifier d'autres pathologies et pouvoir adapter nos sollicitations en médicament en fonction des pathologies les plus fréquentes".

A cause du conflit dans l'est de la RDC, au moins 60.000 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont trouvé refuge au Burundi, depuis la mi-février, selon les organisations humanitaires. Un afflux qui nécessite des interventions humanitaires urgentes, afin de subvenir aux besoins élémentaires.

Vue aérienne de Bujumbura
Antéditeste Niragira Correspondant multimédia à Bujumbura au Burundi pour le programme francophone de la Deutsche Welle