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RDC : vers la signature d’un accord de paix le 27 juin

20 juin 2025

Les experts de la RDC et du Rwanda ont signé mercredi (18.06) à Washington le texte du futur accord, en présence des représentants des Etats-Unis et du Qatar.

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Rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame au Rwanda (22.05.2021)
La RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 Image : Simon Wohlfahrt/AFP

Alors que la RDC et le Rwanda s’apprêtent à signer le 27 juin, un accord de paix, la Société civile congolaise redoute des conséquences d’un accord où le Parlement n’est pas associé. Elle regrette également que l’initiative intervient après que des milliers de personnes ont déjà perdu la vie. 

Le texte qui sera signé vendredi prochain, lors d’une réunion ministérielle, prévoit des dispositions, notamment, sur le respect de l’intégrité territoriale, l’arrêt des hostilités, le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques. 

L'accord a été élaboré au cours de trois jours de "dialogue constructif portant sur les intérêts politiques, sécuritaires et économiques" entre représentants de la RDC et du Rwanda à Washington, selon le communiqué.

"C’est un accord qui vient étancher notre soif" (Hypocrate Marume)

La Société civile du Sud-Kivu regrette qu’un tel accord intervient si tard. Hypocrate Marume, son président, exprime sa crainte de voir l’histoire se répéter. 

Les populations aspirent à la paix

"Certainement, c’est un accord qui vient étancher notre soif. Mais qui devrait être signé depuis la prise de Bunagana, au lieu de laisser d’abord notre population mourir et nous laisser dans une situation de crise. Nous pensons que l’Etat congolais doit nous aider à pouvoir vivre dans la paix et la quiétude. Prendre les armes pour réclamer des postes, nous devons faire que cette expérience ne se répète plus." 

Les experts se sont inspirés de la déclaration de principes approuvée en avril dernier, précise un communiqué du département d’Etat américain publié au nom des quatre pays (RDC, Rwanda, USA, Qatar). Certains analystes estiment que les points de cet accord manquent une opérationnalisation et pourraient constituer de nouveaux facteurs pour continuer le conflit, s'il n’y a pas d’assurance politique par exemple.  

Paul Kagame et Félix Tshisekedi à Doha au Qatar avec au centre l'émir du Qatar (18.03.2025)
Parallèlement aux négociations de Washibgton, le Qatar mène aussi des négociations pour mettre fin à la guerre dans l’est de la RDC Image : MOFA QATAR/AFP

Professeur Philippe-Doudou Kaganda, directeur Scientifique du centre de recherche et d’étude sur les conflits et la paix dans la région des Grands lacs, estime que “ce que nous sommes en train de vivre ici ce n’est pas vraiment du nouveau".  

"Mais, maintenant, quels sont les engagements opérationnels qui seront mis en place ? Et c’est là justement qu’on risquerait de ne pas avoir un accord réaliste sur certains aspects et qui pourrait éventuellement ramener les belligérants à renforcer leurs revendications et à continuer à faire la guerre."

La délégation de la RDC était composée, notamment, d’André Wameso, directeur de cabinet adjoint du président Félix Tshisekedi, du Général Augustin Mubiayi, directeur général du centre des hautes études de stratégie et de défense, de Zénon Mukongo, ambassadeur de la RDC à New York et de Mambu Sita, Haut représentant pour Luanda et Addis-Abeba. 

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze