RDC : trois Américains condamnés à mort ont été graciés
2 avril 2025Selon l'ordonnance lue hier mardi à la télévision nationale par Tina Salama, porte-parole du président congolais Félix Tshisekedi, la peine de mort de Marcel Malanga, Benjamin Zalman et Taylor Thompson a été commuée en prison à perpétuité.
Les trois citoyens américains font partie du groupe des 37 condamnés à mort au premier degré par le tribunal militaire en septembre 2024.
La commutation de leur peine en prison à perpétuité fait suite à une demande de l'auditeur général conformément à la procédure. Des démarches sont en cours pour obtenir l'extradition vers les États-Unis des trois Américains.
"Lorsqu'il y a un prévenu condamné à mort, le ministère public doit tout faire pour que cette peine-là soit commuée en prison à perpétuité. Ces personnes n'ont pas de famille ici au Congo. Nous allons tout mettre en œuvre pour exiger leur extradition vers leur pays d'origine, les États-Unis d'Amérique, où ils pourront aller purger leur peine", explique Sylva Mbikay, un des avocats de Marcel Malanga.
Une décision pour amadouer Washington ?
Marcel Malanga est le fils de Christian Malanga, le chef de bande tué lors de la tentative de coup d'Etat.
La décision du président congolais Félix Tshisekedi de lui accorder la grâce ainsi qu'aux deux autres Américains du groupe survient deux jours avant la visite à Kinshasa de Massad Boulos, conseiller principal pour l'Afrique, les affaires arabes et moyen-orientales du président Donald Trump. Ceci alors que Kinshasa négocie avec Washington un accord minier et sécuritaire.
Certains analystes, dont Christian Moleka de la dynamique des politologues (DYPOL), pensent que cette grâce présidentielle est une opération de charme visant à préparer les négociations.
"Le fait que ce ne sont que des Américains, on peut penser qu'il y a une forme de volonté d'assouplissement ou du moins de créer de bonnes conditions de négociation, en même temps, ôter une question que l'on sait litigieuse, qui pourrait fâcher la délégation et être un point de discorde dans la négociation", estime-t-il.
Outre les trois Américains, deux autres étrangers, un Canadien et un Belge, ont été condamnés à mort aux côtés de 32 Congolais. Le Belge d'origine congolaise, Jean-Jacques Wondo, a déjà bénéficié d'une liberté provisoire pour des raisons de santé et se trouve en Belgique.