RDC : la société civile boycotte les concertations
28 mars 2025Il faut que le gouvernement congolais prenne en charge les membres de la société civile des provinces du Nord et du Sud-Kivu qui ont dû fuir l'avancée de l'AFC-M23. Et venir en aide à ceux qui sont toujours dans des zones contrôlées par les rebelles armés. C'est ce que réclame le bureau de coordination de la société civile - forces vives de la RDC.
Des activistes en danger
"Aujourd'hui les villes ayant été récupérées par les rebelles, ils étaient obligés de fuir" explique Jean-Bosco Lalo coordonnateur national. "Ayant fui, nous avons sollicité des mécanismes pour essayer de prendre en charge ces collaborateurs. Ce que nos gouvernants n'ont jamais réussi à faire jusqu'à aujourd'hui. Nous ne voyons pas pourquoi nous devons participer aux consultations et encourager la formation d'un gouvernement, alors que nos problèmes n'ont pas de solution."
Demande de protection
Les rebelles de l'AFC-M23 contrôlent les villes de Goma et de Bukavu, respectivement chefs-lieux des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, depuis deux mois maintenant. Certains acteurs de la société civile ont fui vers les pays voisins et ceux qui sont restés dans les zones y vivent en clandestinité. Jack Sinzahera est l'un de ces acteurs en fuite :
"Plusieurs activistes comme nous étaient cibles de menaces. Il y a d'ailleurs même l'un de nous, un activiste, qui a été assassiné, lâchement abattu par les M23 et eux-mêmes ont reconnu qu'ils l'ont abattu. Ce que nous attendons des autorités congolaises c'est de voir comment mettre fin à cette tragédie et prendre conscience des questions de gouvernance."
Le programme des concertations prévoyait quatre catégories de participants : la majorité parlementaire, l'opposition, la société civile et des personnalités indépendantes. La menace de la société civile de ne pas participer aux concertations survient alors qu'une bonne partie de l'opposition boycotte aussi ces discussions.