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La RDC et le Rwanda prêts à signer un accord de paix

27 juin 2025

C'est ce vendredi (27.06) que la République démocratique du Congo et le Rwanda doivent signer à Washington un accord de paix pour la stabilité dans la région des Grands Lacs.

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Thérèse Kayikwamba Wagner, Marco Rubio et Olivier Nduhungirehe.
Les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise doivent parapher un document historique pour la stabilité de la région des Grands Lacs.Image : Kevin Dietsch/Getty Images

Un accord aux multiples attentes du côté de la société civile congolaise. L'opposition dit ne pas attendre grand-chose d'un accord qui devrait selon elle dédouaner le Rwanda. De nombreux Congolais appellent pour leur part, à éviter les erreurs du passé. 

"S'ils continuent à reproduire les mêmes erreurs, la RDC sera toujours celle qu'on connait. Il y aura encore des morts comme on en a pris l'habitude", dit ce congolais de Kinsahsa alors que cet autre estime que "Les accords passés c'était comme s'ils faisaient des fantaisies. S'ils font cet accord vrai, dans dix ou 15 ans ça peut s'améliorer. Sinon, ça sera toujours la guerre."
 "Il y a plusieurs projets qui ont été arrêtés parce qu’il n'y a pas de paix. Au-delà de nous la jeunesse il y a aussi toute la population qui est victime",
regrette ce jeune congolais. 
 
Les attentes sont donc multiples du côté de la population, surtout celles qui vivent  dans les zones occupées depuis trois ans, par les rebelles de l'AFC-M23. Des attentes que partage également la société civile. Le cadre de concertation des droits humains en RDC espère que l'accord qui sera signé ce vendredi pourra résoudre, une fois pour toute, la crise qui déchire l'Est du pays. Alex Welo en est le président exécutif national. Il explique que : "Nous attendons de cet accord la stabilité de la région des grands lacs, la paix durable et la promotion du climat des affaires, la réouverture de l'aéroport de Goma et celui de Bukavu, deux voies aériennes vitales pour le commerce international et la mobilité des personnels humanitaires. Si c'est un accord pour la stabilité, pour pacifier le pays nous sommes partants."
 
Alex Welo insiste également sur le fait que cet accord ne doit pas être un chèque en blanc offert aux auteurs des violations des droits humains. 

 Marco Rubio avec Therese Kayikwamba et Olivier Nduhungirehe.
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio avec les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda lors de la préparation de l'Accord de paix.Image : x.com/US_SrAdvisorAF

Réaction de l'opposition 

L'opposition pour sa part ne voit pas en quoi l'accord de Washington obligerait le M23, par exemple, à déposer les armes. Le Professeur Pascal Isumbisho, président du Parti du réveil et de l'action pour la défense des intérêts du souverain, le PARADISO, regrette que cet accord ne condamne pas  le Rwanda qui a toujours été accusé par le pouvoir de Kinshasa pour ses actions de déstabilisation.
 
Selon lui, "Si quelqu'un ne condamnait pas le Rwanda il était automatiquement considéré comme un opposant farouche au pouvoir. Cet accord ne condamne pas du tout le Rwanda. Au contraire, l'innocente. Cet accord consacre l'intégration des groupes armés, alors que le pouvoir a passé son temps à condamner le brassage (l'intégration des groupes armés, ndlr). Cet accord consacre le bradage de nos ressources au profit du maintien au pouvoir des autorités actuelles."
 

L’accord de  Washington sera signé  par Thérèse Kayikwamba Wagner ministre des Affaires étrangères de la RDC et par Olivier Nduhungirehe, chef de la diplomatie rwandaise et en présence de Marco Rubio, Secrétaire d'État américain.

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze