RDC : des milliers de réfugiés rapatriés vers le Rwanda
20 juin 2025
"J'ai quitté le Rwanda pendant le génocide pour me réfugier ici au Congo."
Comme Twizere Claude (nom d’emprunt), la plupart des réfugiés rwandais présents sur le sol en RDC ont fui le génocide de 1994 dans leur pays. Malgré cela, ils disent ne pas être prêts à retourner dans leur pays, le Rwanda, les conditions de sécurité n'étant pas garanties.
"Depuis toutes ces années, je vis au Congo, car je ne peux pas retourner au Rwanda de peur d'être tué. C'est quand le président Kagame ne sera plus au pouvoir que je pourrai rentrer au Rwanda," indique à la DW Twizere Claude.
Cette peur du régime rwandais actuel qu'expriment la plupart des réfugiés s'explique par la politique de traque des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), explique Alphonse (nom d'emprunt), un autre réfugié qui a fui au Congo.
"Je sais que beaucoup de Hutus qui se sont réfugiés au Congo sont considérés comme des FDLR. Cela veut dire que si nous voulons retourner au Rwanda, nous aurons de sérieux problèmes. Nous attendons que le président Kagame quitte le pouvoir pour pouvoir rentrer dans notre pays."
"Ils ne connaissent personne au Rwanda"
Depuis le 17 mai, près de 2.000 ressortissants rwandais accusés d'être en situation irrégulière en RDC ont été rapatriés dans leur pays par les rebelles de l'AFC/M23, certains d'entre eux, comme la tante maternelle d'Antoinette, contre leur gré et sans préavis.
"C'était un matin dans la ville de Kitshanga (territoire de Masisi), quand des militaires sont arrivés chez nous et ont demandé à ma tante maternelle et à tous ses enfants de monter dans un camion. Nous ne savions pas quel était le problème, mais lorsque nous avons demandé, les soldats ont répondu qu'ils les ramenaient au Rwanda. Je ne sais même pas qui pourra les accueillir, car à ma connaissance, ils ne connaissent personne au Rwanda."
Le Haut-Commissariat aux réfugiés, qui organise le transport de ces réfugiés, a néanmoins dénoncé la violation des principes de rapatriement des déplacés expulsés par les rebelles du M23 sur le sol congolais, en particulier le principe de consentement.