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L'AFC/M23 exigent la libération de prisonniers avant Doha 2

29 juillet 2025

Alors que les pourparlers entre le gouvernement et les rebelles de l'AFC-M23 devraient reprendre le 8 août prochain, à Doha, au Qatar, les rebelles menacent de ne pas se rendre à Doha pour poursuivre les discussions.

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République démocratique du Congo Goma 2012 | Les rebelles du M23 se retirent de la ville
Les rebelles de l'AFC/M23 continuent d'occuper les villes de Bukavu et Goma, deux capitales provinciales de l'est de la RDC. Image : Jerome Delay/AP Photo/picture alliance

Parmi les 700 prisonniers, dont les rebelles exigent la libération figurent Erick Nkuba et Ruttens Baseane Nangaa, respectivement conseiller stratégique et oncle paternel de Corneille Nangaa, le coordonnateur de l'AFC-M23. Deux prisonniers détenus à la prison militaire de Ndolo, sur les 26 membres de ce mouvement, dont la Haute cour militaire a confirmé, en décembre 2024, la peine de mort que la cour militaire avait prononcée quatre mois plus tôt. 

Une source proche des discussions affirme que cette libération figure sur la liste des revendications que l’AFC-M23 a déposées à la médiation. Du côté du pouvoir de Kinshasa, on indique que les rebelles n'obtiendront pas ce qu'ils réclament. 

Adolphe Amisi Makutano, député national et cadre de l'UDPS, affirme toutefois qu'il y a des compromis possibles, explique que : "Le gouvernement de Kinshasa étant serein, ils savent comment ils vont aborder cette problématique pour y trouver aussi une solution. Nous sommes un État, tandis que les rebelles sont des criminels. Ils doivent être traités comme tels. En ce qui concerne la négociation, je crois qu'il y aura toujours une issue, même s'ils n'obtiendront pas ce qu'ils sont en train de rechercher."

Qatar Doha 2025 | Poignée de main après la signature de l'accord de cessez-le-feu entre le Congo et le M2.
Le gouvernement congolais et les rebelles de l'AFC/M23 doivent poursuivre les discussions devant aboutour à un accord de paix dans l'est de la RDC.Image : Karim Jaafar/AFP

L'accord de Doha et sa difficile application

Adolphe Amisi Makutano rassure également les habitants des zones sous contrôle rebelle, en affirmant que la RDC restera une et indivisible. Mais certains analystes expriment des doutes quant à la mise en application de la déclaration de Doha.

Le professeur Bob Kabamba, enseignant à l'université de Liège, estime qu’il sera difficile de retrouver tous les prisonniers réclamés par l’AFC-M23.

"Je vois mal comment le gouvernement congolais va pouvoir mettre en œuvre quelque chose qui ne le lie pas. La liste de 700, ce sont des prisonniers qui ne sont pas officiellement recensés. Il y a d'autres personnes qui ont été arrêtées sans mandats, sans motifs valables et qui sont dans les geôles, sans qu'on ne sache où ces personnes se trouvent. D'autres personnes ont disparu. Tout ça fait en sorte que cette déclaration risque de ne pas être mise en œuvre", dit M. Kabamba.

Plus d'une semaine après la signature de l'accord de principes, aucune amélioration n’a été remarquée sur le terrain où les affrontements se poursuivent, les deux parties s'accusant mutuellement de violer cet accord. 

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze