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RDC : le PPRD dénonce "une convocation arbitraire"

11 mars 2025

La convocation et l'audition des responsables du PPRD suite à une sortie médiatique de l'ex-président Joseph Kabila fait vivement réagir le parti qui dénonce "une convocation injuste et arbitraire".

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Des partitisans de Joseph Kabila
Les reponsables du PPRD ont été entendus sur divers sujetsImage : AP

Trois hauts responsables du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD) ont été entendus pendant plusieurs heures  par l'auditorat des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (RDC) sur des questions sécuritaires.

Les raisons de l'audition

Aubin Minaku le vice-président du parti, Emmanuel Ramazani Shadary le secrétaire permanent et son adjoint Ferdinand Kambere ont été interrogés sur des accusations de complicité avec les rebelles du M23/AFC, soutenus par l'armée rwandaise. Après leur audition, les trois hommes ont été relâchés, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.

La convocation des responsables du PPRD fait suite à une des rares sorties médiatiques de l'ex-président Joseph Kabila, publiée le 23 février par le journal The Sunday Times basé en Afrique du Sud. Dans cette tribune, Kabila avait évoqué des questions politiques et sécuritaires, provoquant des réactions parmi les dirigeants du PPRD, qui ont depuis annoncé leur intention de revenir sur la scène politique. La justice congolaise a voulu obtenir des éclaircissements sur certaines prises de position de Joseph Kabila.
"L'auditorat a dit qu'il voulait avoir de l'éclairage, d'une phrase assassine qui était dit dans le contexte de l'installation du nouveau comité. Le vice-président aurait sorti un mot que : finit les temps de silence, finit le temps des actions clandestines. Et ils ne se sont arrêtés qu'à ça" a expliqué Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD qui fait partie des cadres du parti auditionnés.

Ecoutez les précisions de Merveille Assani

Entre indignation et soulagement

À la sortie de l'auditorat des Forces armées de la République Démocratique du Congo, les avocats des concernés ont fermement réagi. Arlette Odia, avocate et membre du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), a dénoncé ce qu'elle considère comme une convocation injuste et arbitraire, soulignant qu'aucun fait concret ne justifiait cette audition.
"Nous allons revenir au pouvoir et cela constitue une peur dans les camps de nos adversaires" assure Arlette Odia.

"Ils ont voulu nous tirer les vers du nez, ils ont voulu nous dévoilons sur la place public et à leur intention nos stratégies pour le retour au pouvoir et nous leur avons dit que nous sommes dans ce que prévoit la Constitution et la loi portant statut de l'opposition. Il y pas de mystère à placer autour du concept clandestin" explique par ailleurs l'avocate.

Selon des sources proches du dossier, il y a eu des tentatives de retenir les téléphones des cadres du PPRD pendant l'audition. Cependant, les magistrats ont rapidement rappelé que cette pratique serait contraire aux droits des personnes auditionnées.
Après plusieurs heures d'attente, les membres de l'ex-parti au pouvoir  ont manifesté leur joie face à ce qu'ils considèrent comme une tentative d'intimidation.

"C'est l'euphorie, nous sommes dans la joie. Le pouvoir tyrannique voulait inquiéter le parti, heureusement le parti est bien structuré" assure l'un des partisans du PPRD.

Cette audition intervient après celle d'Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD, au ministère de l'Intérieur.

Vue aérienne de Kinshasa
Merveille Assani Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique