RDC : un général de l'armée accusé d'espionnage à Uvira
8 septembre 2025Tout a commencé lundi dernier lorsque des enregistrements audios desWazalendo ont été lancés sur les réseaux sociaux pour exiger le départ du général Olivier Gasita Mukunda. Certaines structures de la société civile ont emboité le pas à cette communication.
Mafikiri Mashimango est acteur de la nouvelle société civile d’Uvira, explique les griefs contre le commandant adjoint des FARDC dans la zone : "Nous demandons son départ pour la simple raison qu’il est parmi les commandants qui avaient abandonné des zones stratégiques du Sud-Kivu aux mains du M23. Il n’est pas le premier car auparavant nous avons contesté l’arrivée du général Yav, du colonel Gervais et les autres. Voilà la raison, et je vais vous dire que la lutte continue pour exiger le départ du général Gasita ."
Des journées villes mortes
Depuis une semaine, Uvira est une ville paralysée : écoles, boutiques, marchés, et bureaux restent fermés, et aucune circulation n’est autorisée pas les Wazalendo.
Vendredi (05.09) au soir, un petit garçon de 8 ans a perdu la vie à la suite des tirs à l’arme lourde et légère de la part des Wazalendo qui voulaient se faire entendre.
De nombreux habitants quittent Uvira vers le Burundi voisin depuis samedi (06.09), d’autres prennent la direction des villages des territoires d’Uvira et Fizi.
Appel au calme
Au cours d’un point de presse à Kinshasa, le porte-parole de l’armée congolaise le général major Sylvain Ekenge a demander aux habitants de ne pas céder à la manipulation.
" Ce n’est pas pour satisfaire les Wazalendo que l’on doit désigner un autre officier. Vous voulez que ces gens-là ne soient pas là où ils sont alors qu’ils sont originaires de là ? Mais finalement ils sont en train d’accréditer la thèse des Rwandais qui disent qu’ils nous agressent parce qu’ils viennent protéger les Tutsis. Alors, on est patriotes ou on ne l’est pas ? A Uvira il y a toujours cette confusion là mais nous appelons tout le monde au calme", lance le porte-parole de l’armée congolaise.
Selon Alphonse Mufariji, responsable du mouvement de lutte contre les antivaleurs dans le territoire d’Uvira,la démarche n’est pas tribale : "Nous ne le refusons pas parce qu’il est banyamulenge, et nous précisons que la population d’Uvira reste accueillante envers toute autorité militaire qui a fait preuve du patriotisme et pas celle qui a facilité l’ennemi de prendre certaines de nos entités."
La société civile d’Uvira dans sa diversité, prévoit une marche pacifique ce lundi (08.09) à Kavimvira au cours de laquelle elle va adresser un mémorandum au président Félix Tshisekedi.