RDC : au Nord-Kivu, la Monusco sous le feu des critiques
9 septembre 2025S'exprimant ce mardi devant le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, Bintou Keita, la cheffe de la Monusco, a déclaré que les violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire ont atteint un niveau qui sape les efforts entrepris pour rétablir la paix dans l'est de la RDC.
Face à la poursuite des massacres de populations civiles, Bintou Keita a rappelé l’importance de la présence de la Monusco.
"Dans les zones sous contrôle de l'AFC-M23, la Monuscocontinue d'abriter des civils dans ses bases à Goma et d’appuyer la protection des centaines de défenseurs des droits de l'homme, des activistes de la société civile et des journalistes. Malgré les défis sécuritaires, la mission continue de jouer un rôle crucial dans la protection des civils en Ituri et au Nord-Kivu", estime la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC.
Cette déclaration intervient alors que des dizaines de civils ont été massacrés, dans la nuit de lundi à ce mardi, dans le territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu.
La colère des habitants du Nord-Kivu
Un massacre attribué aux Forces démocratiques alliées, les ADF. Face à cela, la société civile du Nord-Kivu s'interroge alors sur le rôle de la Monusco et sur l'importance de sa présence. Christian Kalamo est un des responsables de la société civile du Nord-Kivu.
"Les casques bleus de la Monusco ne font rien quand on tue, on massacre. Nous sommes tellement désolés, nous, population du grand nord. Depuis qu'ils sont ici, quel bilan ont-ils ?", s'interroge Christian Kalamo.
"Nous leur demandons vraiment, dès aujourd'hui, de commencer à venir en aide à la population, surtout quand il y a des alertes, qu'ils puissent prendre en considération les alertes et qu'ils puissent travailler pour amener des solutions à la population, parce qu'ils sont là pour la population."
Ce n'est pas la première fois que les habitants du Nord-Kivu s’en prennent à la Monusco. La force militaire de l'Onu est souvent la cible de la colère et du désespoir d’une population qui reproche aux casques bleus leur manque d’efficacité dans leur mission de protection des civils.