RDC : des pistes pour éviter certains drames
10 juin 2025En République démocratique du Congo, des experts recommandent la prévention des violences commises par des militaires en armes. Des militaires qui, même hors service, circulent parfois avec leurs armes, ce qui a souvent provoqué des drames. En avril dernier, un soldat avait tué sa femme et ses sept enfants avant de se donner la mort.Et pourtant, il y a moyen de prévenir de tels crimes.
Faire attention au recrutement
C'est au camp Kokolo, à Kinshasa, qu'un militaire a tiré sur sa femme et ses enfants avant de se donner la mort.Quelques mois avant, en Ituri, un autre militaire avait tué 14 personnes dont sa femme et des membres de sa belle-famille, avant de se donner la mort.
De tels drames ne sont pas rares en RDC et peuvent valoir jusqu'à la peine capitale, selon des spécialistes qui précisent d'ailleurs, qu'un militaire ne peut sortir avec son arme que s'il est couvert par un bulletin de service.
L'Etat congolais est plutôt appelé à bien sélectionner les militaires pour prévenir ce genre de drames.
"Il faut savoir sélectionner parce que ce n'est pas tout le monde qui est appelé à faire l'armée. L'armée ne doit pas être un dépotoir qui va abriter et les criminels, et les non criminels" explique Claude Batasema Kabi, juriste et expert en matière militaire.
Selon lui "le centre d'instruction doit jouer son rôle. Le service chargé de recruter doit avoir un œil très regardant, afin de savoir qui recruter et qui ne pas recruter. L'armée ne doit pas prendre n'importe qui parce que le n'importe qui là ira faire le n'importe quoi à la cité".
Claude Batasema insiste également sur la sensibilisation des troupes lors des parades par les commandants.
Un encadrement psychologique
D'autres experts pensent qu'outre la sensibilisation, l'Etat congolais doit également s'occuper de l'encadrement psychologique des militaires car, estiment-ils, la plupart des militaires qui commettent de tels crimes ont des problèmes affectifs ou psychologiques.
"Sur ce plan-là, l'Etat congolais a failli puisque l'Etat ne suit pas le développement psychologique ou les différents problèmes qui peuvent affecter cette catégorie spéciale des personnes, notamment en rapport avec l'état psychologique" assure à la DW Timothée Mbuyi le coordonnateur de l'organisation Justicia.
Pour lui "un suivi devrait être fait pour savoir s'il y a des militaires qui commencent à développer un comportement anormal et les mettre à la disposition des spécialistes".
Il faut dire que ces drames ne font que ternir l'image d'une armée congolaise qui peine à contenir les rebelles dans l'est de la RDC.