Des massacres en territoire de Djugu (Ituri)
18 août 2025
En Ituri, dans l'est de la RDC, au moins 19 civils ont été tués le mercredi 13 août dernier dans le territoire de Djugu lors des affrontements entre l'armée congolaise (FARDC) et les miliciens de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP) de Thomas Lubanga.
Malgré les nombreux appels à la cessation des hostilités lancés par l'armée, le contexte sécuritaire continue de se détériorer dans cette province de la RDC.
Une enquête contre le chaos
La région de Lopa et Iga-Bariere en Ituri a été visée par un assaut de l'armée congolaise en lutte contre les positions de la rébellion de la RCP de Thomas Lubanga tard dans la soirée du mercredi 13 août.
17 femmes et 2 enfants ont été tués au cours des affrontements, selon la société civile de l'Ituri qui accuse les éléments de la Codeco, un autre groupe armé d'avoir également opéré pendant l'assaut de l'armée congolaise.
"Nous nous posons la question de savoir comment cela est possible parce que nous croyons à notre armée, une armée professionnelle, déclare Dieudonné Lossa Dhekana coordinateur de la societe civile à Bunia. Aux autorités nationales de diligenter une enquête mixte dans cette zone afin de dénicher les vrais auteurs de ce crime. Cette situation risque de nous plonger dans un chaos qu'on ne saura pas gérer demain."
Codeco, ADF, CRP...
La société civile précise également qu'au moins 146 civils ont été déjà tués par les rebelles ougandais de l'ADF et la milice Codeco à Djugu et Irumu.
Pourtant en Ituri, l'armée multiplie les appels envers les groupes armés, leur demandant d'abandonner les attaques contre les civils.
John Kabwa, un notable de l'Ituri, ne comprend pas la passivité de l'armée vis-à-vis des milices dans sa province.
"L'armée est en train de les dorloter. Tous ces miliciens tuent des civils, des personnes innocentes. Leurs bastions sont connus, on va finir cette guerre dans une ou deux semaines."
Appel aux jeunes congoalais
L'armée congolaise promet d'en découdre avec les différents groupes armés encore réfractaires au processus de paix précise pour sa part le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri :
"Nos jeunes doivent se désolidariser de tous ces mouvements criminels qui ne cherchent qu'à déstabiliser la province. Nous tenons à rassurer toute la population que quoi qu'il en soit, quoi qu'il en coûte, les forces armées sont engagés à combattre les ennemis de la paix et de les mettre hors d'état de nuire."
Le 27 juillet dernier, une quarantaine de chrétiens catholique avaient été massacrés dans une église à Komanda au sud de Bunia en Ituri. Un massacre attribué aux rebelles de l'ADF.