A Kamituga, le quotidien difficile des populations
19 mars 2025En République démocratique du Congo, alors que, sur le plan diplomatique, les tractations pour un retour de la paix dans l'est se poursuivent, des affrontements entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont toujours signalés. Une situation sécuritaire instable qui a des répercussions sur le quotidien des populations civiles.
C'est le cas à Kamituga, une ville minière de la province du Sud-Kivu, et dans le territoire de Mwenga, où la situation sécuritaire, sanitaire ou encore économique, reste complexe malgré la présence des FARDC, l'armée congolaise.
C'est ce que nous explique Jean-Pierre Mwanda le président de la Socico RDC, la Société civile des compatriotes congolais Mwenga-Kamituga.
Lisez ou écoutez l'inteview de la DW avec Jean-Pierre Mwanda.
Jean-Pierre Mwanda : Concernant le plan sécuritaire, c'est devenu compliqué ici parce qu'il y a des groupes armés. La famine frappe la ville de Kamituga et le territoire de Mwenga par manque d'accès aux produits de première nécessité.
La ville de Bukavu est assiégée par les rebelles du M23… C'est la ville de Bukavu qui emmenait des marchandises, et aussi les médicaments venant des pays étrangers passent par la ville de Bukavu.Certaines structures sanitaires manquent de médicaments. Et comme la ville de Kamituga, c'est une zone où il y a l'épidémie de mpox et d'autres maladies comme la typhoïde, trouver des médicaments pour soigner les malades est devenu tellement compliqué.
Pour l'état de l'éducation de nos enfants, il y a tous les jours des élèves ou des enseignants qui enseignent sous le crépitement des balles. Les entreprises locales sont fermées, les institutions financières sont suspendues. C'est une ville minière… Ceux qui fonctionnent n'ont pas de liquidité.
DW : Vous évoquez également le cas des radios communautaires ou d'autres médias locaux qui ont suspendu leurs programmes. C'est en raison de l'insécurité ?
Jean-Pierre Mwanda : Les radios communautaires ne sont plus en mesure d'informer la population, c'est pour cela qu'elles ont dû suspendre leurs programmes d'information et les journalistes parfois sont menacés.
DW : Est-ce qu'il y a tout de même des initiatives qui sont prises sur place, par exemple au niveau communautaire pour pouvoir soulager les populations?
Jean-Pierre Mwanda : Il y a des champs communautaires qu'on cultive pour les associations. Mais acheminer les marchandises et les récoltes dans la ville de Kamituga et dans d'autres lieux de consommation suite à cet état d'insécurité, ça devient aussi compliqué.
La population espère d'abord la paix et aussi la construction des routes parce que les routes et l'aérodrome qui devraient servir pour les médicaments ne fonctionnent plus.
Parce que ça dépendait de Goma ou de Bukavu, mais nous cherchons comment on peut les connecter avec l'aérodrome de Kindu. Mais, vis-à-vis de l'état actuel, les entrepreneurs eux- mêmes ont fui la zone.