RDC : plus d'exclusion à l'école pour les filles enceintes
31 juillet 2025
En République démocratique du Congo, l’Unicef souligne la responsabilité de la société dans les grossesses précoces, celles qui touchent des filles en milieu scolaire. Cette déclaration du Fonds des Nations unies pour l'enfance survient, alors que l'Eglise catholique refuse d'exécuter la décision du ministère de l'Education nationale qui interdit désormais l'exclusion des filles enceintes à l'école. Le Conseil d'apostolat des laïcs catholiques du Congo soutient également la position de l'Eglise catholique.
Plus d'exclusion
Les jeunes filles enceintes ne doivent plus être exclues des écoles. C'est ce que stipule une circulaire du ministère de l'Education nationale, publiée le 14 juillet dernier. Mais l'Eglise catholique de RDC s'y oppose, or elle gère environ un tiers des écoles du pays.
"Une fille enceinte est supposée avoir sa place à la maison et sous le toit conjugal et non plus à l'école.Le grand problème qui se pose ici est celui de discipline et le respect des mœurs au sein des écoles conventionnées catholiques" explique Faustin Richard Onombili, président par intérim du Conseil d'apostolat des laïcs catholiques du Congo, le CALCC. Il précise ainsi pourquoi les catholiques s'opposent à cette décision du gouvernement.
Selon lui "contrairement à une quelconque marginalisation ou stigmatisation de l'Eglise face aux filles élèves enceintes. Le CALCC appelle à un respect de la morale et de la discipline”.
L'Unicef est déçu par cette position. L'organisation travaille à éliminer les obstacles qui empêchent les filles d'aller à l'école.
"Un échec de la société"
Selon Francis Ndem, chef de section éducation à l'Unicef-Kinshasa, le responsable numéro un des grossesses en milieu scolaire, ce ne sont pas les jeunes filles.
"Il nous semble important de garder à l'esprit que les filles enceintes dont nous parlons sont souvent des victimes des violences sexuelles et que certaines d'entre elles sont souvent des filles mineures" explique-t-il en précisant que "les grossesses en milieux scolaires reflètent, dans une large mesure, un échec de la société dans son ensemble. Nous pensons que c'est de cette manière qu'il faut aborder le sujet".
Pendant longtemps, grossesse était synonyme d'exclusion scolaire pour les jeunes filles, en RDC. Les directions provinciales de l'éducation sont chargées de veiller à l'application de la circulaire du ministère pour faire changer les choses dès la rentrée scolaire de septembre prochain.
Pour l'instant, le gouvernement congolais n'a pas réagi à l'opposition de l'Eglise catholique sur le sujet.