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La RDC veut se doter d’un gouvernement d'union nationale

24 mars 2025

Des consultations avec la majorité, une partie de l’opposition et de la société civile ont débuté. La portée de la démarche en pleine crise à l’est de la RDC reste incertaine.

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Félix Tshisekedi lors d'un discours
Félix Tshisekedi est accusé par une partie de l'opposition de ne pas avoir réussi à améliorer la situation dans l'est de la RDCImage : Presse- und Kommunikationsdienst der Präsidentschaft der DR Kongo

Ces discussions, conduites par Désiré Cashmir Eberande, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi en matière de sécurité, interviennent alors que les rebelles de l'AFC-M23 progressent toujours dans l'est de la RDC

Les différents acteurs convoqués à ces consultations sont la majorité parlementaire, réunie au sein de l'Union sacrée, la plateforme du président Félix Tshisekedi, l'opposition et la société civile. 

Mais une partie de l'opposition boycotte ces discussions. C'est le cas d'Ensemble pour la République, le parti politique de Moïse Katumbi, qui souligne la responsabilité du président congolais dans la crise actuelle

Ecoutez le reportage à Kinshasa...

Félix Tshisekedi "fait partie des problèmes" dans l'est

Son porte-parole, Hervé Diakiese, estime "que cela soit la question de l'opposition armée, que ce soit la question de la crise politique dans laquelle nous nous retrouvons, l'une des causes est liée à la situation de l'illégitimité manifeste du président Tshisekedi, ainsi que de toutes les institutions électives. D'où le fait que le président Tshisekedi fait partie des problèmes. On ne fait pas l'unité, quand la maison brûle, autour du pyromane, mais bien autour du pompier".

De son côté, la nouvelle société civile du Congo appelle plutôt au respect des critères de sélection qui doivent être, selon elle, rigoureux et inclusifs. 

Jonas Tshiombela, son coordonnateur national, assure que "les impératifs de loyauté, de compétence et d'inclusivité doivent primer sur toute autre considération. Nous insistons sur la loyauté envers la nation et non envers les intérêts partisans, la compétence comme critère incontournable, la participation de la société civile et de l'opposition non armée, la rupture avec les pratiques du passé".

Qui est Corneille Nangaa, chef de l'AFC-M23 en RDC ?

Ne pas répéter les erreurs du passé

Le gouvernement d'union nationale attendu à l'issue des concertations en cours ne sera pas le premier. Omer Nsongolo, un analyste indépendant, redoute que la RDC répète les erreurs du passé, sans résoudre le problème de l'insécurité.

Il note que "il y a eu un gouvernement d'union nationale sous la cohabitation FCC-CACH, un gouvernement d'union nationale avec la création de l'Union sacrée de la nation, le gouvernement Judith Suminwa s'est voulu un gouvernement d'union nationale. Celui annoncé est aussi d'union nationale. Si Sama Lukonde 2 (Jean-Michel Sama Lukonde, ancien premier ministre congolais de 2021 à 2024, ndlr) et Suminwa 1 n'ont pas arrêté l'avancée des rebelles, pensons-nous que celui escompté des concertations résoudra le problème ? J'en doute".

Les autorités congolaises sont plutôt optimistes. Les consultations en cours devraient prendre tout au plus deux semaines.

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze