Queen Mutima, 12 ans, s’apprête à faire sa rentrée en septième à Goma, sans nouvel uniforme ni fournitures scolaires.
"Mon père m’a dit de laver mes anciens uniformes pour pouvoir étudier", confie-t-elle, déçue. Comme elle, de nombreux enfants de Goma vivent une rentrée difficile, marquée par l’insécurité et la précarité.
Son père, Hamilton Mutima, est sans emploi depuis huit mois, depuis que les rebelles du M23 occupent la ville. Pour tenter de réunir quelques francs congolais, il répare sa vieille moto dans l’espoir de devenir taxi-moto.
"Je ne suis pas taximan, mais je dois trouver de quoi acheter au moins quelques cahiers", explique-t-il.
Le manque d'argent pénalise aussi les vendeurs de fournitures
Dans les rues de Goma, les vendeurs de fournitures scolaires peinent à écouler leurs produits.
"Les parents n’ont pas d’argent", déplore Bertin Byenda, commerçant. Les ventes ont chuté drastiquement par rapport aux années précédentes.
Hamilton a finalement pu acheter quelques cahiers, mais pas assez pour tous ses neuf enfants.
Il espère un report de la rentrée pour mieux se préparer.
En attendant, Queen et ses frères et sœurs gardent l’espoir de pouvoir étudier dans de meilleures conditions.