A Goma, le désir de retour des déplacés
31 janvier 2025La ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, retrouve enfin un semblant de calme après plusieurs semaines de violents affrontements entre l'armée congolaise et ses alliés d'un côté, et les rebelles du M23 de l'autre. Depuis la résurgence des combats en novembre 2022, des millions de déplacés se sont réfugiés aux abords de Goma, où la situation humanitaire s'est rapidement détériorée. Aujourd'hui, certains déplacés expriment leur volonté de rentrer chez eux, mais le manque de moyens rend ce retour difficile.
Le M23 assure que toutes les mesures sont prises pour faciliter leur retour. Mais pour ces familles déracinées, rentrer chez soi est un parcours difficile.
Des conditions difficiles
"Personnellement, je n'ai aucun moyen pour rentrer à la maison, parce que tous nos biens sont restés au village. Nous demandons de l'aide pour le transport et aussi de quoi manger, car là-bas, il n'y a plus rien" témoigne Corneille Aksanti, un déplacé.
Dans les camps surpeuplés, la faim et le manque d'assistance rendent le quotidien insoutenable. Depuis mai, l'aide humanitaire se fait rare, et les conditions de vie sont de plus en plus précaires, comme l'explique Antoine Mukulufite.
Selon lui rentrer "c'est une bonne chose", parce qu'ils souffrent dans les camps.
"Nous ne recevons presque plus d'aide alimentaire, seulement un peu d'eau. Nous avons dû acheter nous-mêmes nos bâches pour nous abriter. Mais beaucoup parmi nous sont vulnérables, certains sont handicapés. Nous avons besoin de soutien pour repartir" assure par ailleurs Antoine.
Une situation humanitaire critique
Un récent rapport d'Ocha, l'Agence des Nations unies pour l'aide humanitaire, décrit une situation extrêmement préoccupante à Goma. Des centaines de corps ont été retrouvés après les affrontements, tandis que les structures médicales sont débordées.
Les pillages d'infrastructures et d'entrepôts humanitaires ont également aggravé la situation, compromettant l'acheminement de l'aide aux populations vulnérables.
Si le calme semble revenu, l'urgence humanitaire persiste. Le retour des déplacés semble difficile dans une région où les combats se poursuivent et où la sécurité n'est pas assurée. En attendant, ces familles restent suspendues à l'espoir d'une aide internationale rapide et efficace.