RDC : des réactions à la rencontre Tshisekedi-Fayulu
6 juin 2025En République démocratique du Congo, alors que les partisans de l'opposant Martin Fayulu se réjouissent de la poignée de mains entre leur chef et le président Félix Tshisekedi, certains analystes estiment que l'alliance entre les deux hommes n'aura aucun impact sur la crise dans l'est du pays.
Une région dont plusieurs villes importantes sont sous contrôle des rebelles de l'AFC-M23, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Félix Tshisekedi et Martin Fayulu en ont discuté, selon la coalition Lamuka, dont Martin Fayulu est le président.
Plus qu'une histoire de "poignée de mains"
Depuis l'élection présidentielle de 2018, remportée par Félix Tshisekedi, Martin Fayulu est devenu son plus grand opposant. Il l'accuse notamment de lui avoir volé sa victoire.
Mais les deux hommes se sont finalement rencontrés. Les partisans de Martin Fayulu précisent qu'il n'y a pas d'alliance entre les deux camps, mais ils sont confiants quant à l'impact de la rencontre sur la crise en cours dans l'est du pays.
"Le plus important ce n'est pas la poignée de mains. C'est plutôt l'objectif poursuivi. Dialogue national inclusif" a précisé Prince Epenge l'un des communicants de Lamuka.
Selon lui "le front commun évoqué par monsieur Fayulu, c'est l'état d'esprit qui est celui de refuser la balkanisation. La coalition Lamuka est la première force de l'opposition politique et elle compte poursuivre son combat pour les intérêts du peuple jusqu'aux élections prochaines".
Une mise au point survenue, alors que la rencontre entre les deux hommes apparait comme une alliance pour la possible participation de Martin Fayulu à un gouvernement d'union nationale.
"Un dialogue direct" pour mettre un terme à la guerre
Mais certains analystes estiment qu'une telle alliance n'aurait aucun impact sur le conflit dans l'est de la RDC. Le Professeur Alphonse Maindo, enseignant à l'université de Kisangani, pense que Martin Fayulu n'est pas le bon interlocuteur pour mettre fin à la guerre dans l'est.
"Ce qui va avoir un impact, c'est un dialogue direct avec ces gens qui ont pris les armes et qui ont le soutien de certains pays qui nous agressent" assure Alphonse Maindo.
Pour lui "c'est avec eux qu'il faut trouver la solution. Pas avec Martin Fayulu qui est à Kinshasa". L'universitaire estime qu'il faut "éviter de faire des initiatives en solo".
Martin Fayulu a affirmé avoir demandé au président congolais d'accepter de recevoir les évêques des églises catholique et protestante, porteurs d'un projet de bons offices pour un dialogue national inclusif. Ce à quoi Félix Tshisekedi aurait promis de répondre favorablement.