En RDC, des accords miniers négociés dans l'opacité ?
13 août 2025La République démocratique du Congo et les États-Unis élaborent un partenariat minier. Des voix s'élèvent lèvent pour dénoncer l'opacité qui entourerait les négociations en cours. Le Congo n'est pas à vendre, un réseau de la société civile, exige de la transparence totale alors que 52 élus démocrates américains ont également manifesté leur inquiétude sur ce partenariat.
Ils ont adressé une lettre dans ce sens au président américain Donald Trump, exigeant que les pourparlers soient ouverts et inclusifs.
Ne pas devenir une terre de pillage
Le réseau le Congo n'est pas à vendre, souligne que les Congolais devraient savoir qui négocie et que gagne la RDC dans ce partenariat. Jean-Claude Mputu, porte-parole de cette organisation, veut "que dans le processus de négociation en cours, la société civile et les communautés locales soient prises en compte, leurs avis entendus et que le code minier congolais soit pleinement respecté pour que le Congo ne devienne pas juste une terre de pillage ou une fourniture des matières premières".
Pour sa part, le pouvoir congolais se veut rassurant : l'accord minier qui sera signé avec Washington ne pourra exclure personne, selon le gouvernement.
Adolphe Amisi Makutano, cadre de l'Union pour la démocratie et le progrès social, l'UDPS, le parti du président Félix Tshisekedi, estime que le chef de l'Etat "ne cesse jamais de dire que le Congo est un pays solution du monde et que cette solution n'est pas pour une seule catégorie. La solution est pour l'ensemble du monde tout en respectant aussi les règles qui seront mises en place, justement, par rapport à ce secteur".
Se tourner vers Kinshasa
Pour certains analystes comme Ntal Alimasi, spécialiste en gouvernance et anti-corruption, la société civile devrait plutôt se tourner vers le gouvernement pour avoir les détails de l'accord.
Il observe que "pour une fois, les Congolais ont su garder leurs cartes contre la poitrine en ce qui concerne la fuite de l'information. De l'autre côté, l'inquiétude, il y a toujours eu la peur de l'inconnue. Dans la partie société civile congolaise c'est sachant que jusque-là le gouvernement congolais a fait figure de piètre négociateur dans beaucoup d'accords".
Les autorités congolaises affirment que l'unique condition restera le respect de l'ordre, afin que chacun puisse bénéficier des ressources dont dispose le pays et que le Congo en soit le meilleur gagnant.