La désinformation, arme "redoutable" selon Félix Tshisekedi
6 mai 2025Dans son adresse à l'occasion de cette journée mondiale de la presse, le président Félix Tshisekedi a salué l'arrivée de l'intelligence artificielle dans le monde de la communication, soulignant son utilité pour les journalistes qui peuvent ainsi produire rapidement des contenus.
Le chef d'Etat congolais a cependant mis en garde contre les dangers de cette technologie, notamment la désinformation, qu'il a qualifiée d' "arme redoutable" dans un pays confronté à la guerre :
"Dans un pays en proie à une guerre d'agression, la désinformation devient alors une arme redoutable. Face à cela, que peut le journaliste congolais ? Il peut résister, il peut enquêter, il peut rétablir la vérité, il peut rappeler aux Congolais que la dignité d'un peuple commence par la maîtrise de son histoire, par la souveraineté de sa parole et par la défense de ses intérêts vitaux", a rappelé le chef de l'Etat congolais.
Une liberté d'expression retrouvée en RDC ?
Préoccupé également par les contenus médiatiques générés par l'intelligence artificielle, Christian Bosembe, président du Conseil Supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), a invité les journalistes à faire preuve de professionnalisme et de responsabilité. Il s'est notamment réjoui de la liberté d'expression qui, selon lui, est une réalité en RDC.
"Monsieur le président vous avez beaucoup fait pour la liberté d'expression dans ce pays. Sous votre mandat aucun journaliste n'a été tué, aucun journaliste n'a été arrêté ou torturé à cause de ses opinions", a déclaré Christian Bosembe. "Aucune rédaction n'a été saccagée, aucune chaîne n'a été sous les ordres des services comme ce fut dans le temps, comme ce fut dans le passé."
Des propos cependant contestés par l'organisation de défense des journalistes JED. Tshivis Tshivuadi préside l'organisation Journalistes En Danger.
"Il est tout à fait faux de dire que pendant ce mandat il n'y a pas eu des journalistes tués, il n'y a pas eu des arrestations, il n'y a pas eu des médias qui ont été fermés", conteste Tshivis Tshivuadi.
"Pour les cas qui concernent par exemple les assassinats de journalistes, ce que nous déplorons ce que dans la majorité des cas et si pas dans les cas, il n'y a jamais eu aucune enquête sérieuse pour pouvoir identifier les auteurs de ces crimes ou les mobiles de ces assassinats."
La RDC en recul sur la liberté de la presse
L'organisation Journalistes En Danger dit avoir dénombré plus de 500 cas d'agressions diverses contre les journalistes et les médias durant les cinq premières années du mandat de Félix Tshisekedi.
Elle indique également que quatre journalistes ont été tués, deux portés disparus, plus de cent soixante cas de journalistes arrêtés ou interpellés, et plus de cent vingt cas documentés de médias et d'émissions fermés.
Selon le dernier classement mondial de l'ONG Reporter sans frontières sur la liberté de la presse publié vendredi dernier, la République démocratique du Congo chute de dix places passant de la 123e à la 133e position sur 180 pays.
Lors de la cérémonie de ce lundi, un vibrant hommage a été rendu aux journalistes et médias travaillant dans les zones occupées par les rebelles de l'AFC-M23.