Des cadavres abandonnés retrouvés dans les rues de Bukavu

Dans l'est de la République démocratique du Congo, les corps récupérés sont ceux des personnes tuées par balles dans des circonstances difficiles à élucider, mais aussi de pilleurs lynchés et brûlés vifs à Bukavu.  

Ici à la place feu rouge au centre-ville de Bukavu, des volontaires de la Croix rouge congolaise en collaboration avec le CICR récupèrent deux corps de pilleurs lynchés et brûlés vifs. Ces volontaires prennent les précautions nécessaires. Objectif, éviter que ces cadavres entrent en décomposition et causent des maladies.  La scène insoutenable est filmée par des curieux alignés sur quelques mètres.   

Les corps récupérés ici sont ceux des personnes tuées par balles dans des circonstances difficiles à élucider, mais aussi de pilleurs lynchés et brûlés vifs.

"Voilà pourquoi nous demandons aussi à nos jeunes garçons qui se sont livrés à des vols çà et là de cesser parce que nous devons changer de comportement, cesser de se rendre justice. Ce qui n’est pas bon."

Dans les trois communes de Bukavu, de nombreux opérateurs économiques ont été victimes de pillage, samedi dernier quand la ville a été abandonnée par les autorités militaires, policières et politiques du Sud-Kivu. Les prisonniers ont été libérés et la ville a été mise à sac. La boutique de ce jeune homme a été saccagée. Il est inconsolable. "Je suis tellement stressé, j’ai tout perdu. Regardez même ici, des vitrines, on a volé beaucoup de téléphones Android. Ici, au feu rouge, il y a plus de cinquante portes qui ont été visitées...Les enfants de la rue, nos soldats. On est déçus, on est vraiment déçus."

Des pillages signalés

Au magasin du Programme alimentaire mondial et l'Unicef, tout est vide. Des tonnes de farines, haricots, médicaments et autres matériels médicaux utilisés pour traiter des maladies comme la rougeole, le choléra, la mpox et le paludisme ont disparu.

Des kits d’urgence destinés à sauver des vies des milliers de déplacés et enfants malnutris dans le Nord et le Sud-Kivu ont été pillés au moment où la ville était sans autorité. "C'était à la suite de la désertion, au déplacement de nos autorités qui ont abandonné la ville. Nous sommes tombés dans une situation de psychose ; ce qui a fait que les jeunes, les femmes se mobilisent pour aller commettre, je dirais même, des crimes, des pillages dans certaines maisons et boutiques. Nous disons aussi que c’est une expression de la misère parce que ce genre de manifestations montre clairement que la population est très affamée. Le gouvernement devrait beaucoup plus fournir des efforts pour enlever la population dans cette misère extrême."

A Bukavu, ce début de semaine, les écoles n’ont pas ouvert tout comme les banques. Seuls quelques petits commerçants ont exposé leurs produits, et quelques taxis-motos circulent dans les rues. Alors que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont pris le contrôle de la ville.