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RDC : blocage des négociations après le retrait du M23

18 mars 2025

Le dialogue de paix initié à Luanda est mis à mal par le retrait du M23. Ce rebondissement complique une nouvelle fois les efforts diplomatiques.

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Angola, Luanda | Rencontre des présidents Kagame (G), Lourenço (C) et Tshisekedi.
Angola, Luanda | Rencontre des présidents Kagame (G), Lourenço (C) et Tshisekedi (D) le 06/07/2022. Le président rwandais Paul Kagame (G), le président angolais João Lourenço (C) et le président de la RDC Félix Tshisekedi (D). Selon des experts de l'ONU, quelque 4.000 soldats rwandais appuient le M23, mouvement qui affirme défendre l'intérêt des populations tutsi de l'est de la RDCImage : JORGE NSIMBA/AFP

Le refus du M23 de participer aux pourparlers de Luanda constitue un revers majeur pour la médiation angolaise, qui espérait amorcer un dialogue direct entre le M23 et Kinshasa, une première depuis la résurgence du mouvement en 2021.

L'initiative était pilotée par le président angolais João Lourenço, médiateur désigné par l'Union africaine.

Malgré la défection du M23, les négociateurs de Kinshasa sont arrivés à Luanda. De son côté, la présidence angolaise a déclaré que "toutes les conditions" étaient réunies pour que les discussions commencent comme prévu et espère toujours convaincre le mouvement armé de rejoindre les pourparlers.

Un contexte diplomatique tendu

Le retrait du M23 pose la question de la viabilité du dialogue de Luanda en l'absence d'un des principaux acteurs du conflit. Si Kinshasa et la médiation angolaise maintiennent leur volonté de poursuivre les discussions, l'absence du groupe rebelle risque de bloquer toute avancée vers une résolution du conflit.

Le M23 justifie son retrait des négociations notamment par la décision de l'Union européenne d’imposer une nouvelle série de sanctions contre plusieurs responsables du mouvement, dont son chef, Bertrand Bisimwa.
Des hauts gradés de l'armée rwandaise, accusée par des experts de l’ONU de soutenir le M23, figurent également parmi les personnes visées par ces mesures.

RDC, Sake 2024 | Des civils fuient les combats entre les rebelles du M23 et les troupes gouvernementales
Le groupe armé contrôle désormais de vastes pans de territoires dans l'est de la RDC, une région riche en ressources minièresImage : Aubin Mukoni/AFP

Ces sanctions de l’UE compliquent davantage des négociations déjà fragilisées par la rigidité des positions des deux camps, estime Dieudonné Mushagalusa, du Panel des experts de la société civile congolaise : "Le fait que des sanctions aient été imposées à des personnes censées négocier à la veille des pourparlers montre que les partenaires de la paix en RDC ne prennent pas en compte tous les éléments."

"Nous en appelons à tous ceux qui souhaitent contribuer à la paix à favoriser un climat propice au dialogue", a ajouté Dieudonné Mushagalusa.

Pour d’autres observateurs, le M23 et ses soutiens rwandais utilisent ces sanctions de l’Union européenne comme un prétexte pour boycotter les discussions.

Un conflit qui s’intensifie

Pendant ce temps, les hostilités se poursuivent sur le terrain autour de la ville de Walikale, dans la province du Nord-Kivu. De violents affrontements ont encore été signalés cet après-midi, selon des témoins joints sur place, provoquant la fuite massive des populations civiles vers des zones plus sûres.

Les milices Wazalendo, qui combattent aux côtés de l’armée congolaise, ont attaqué des rebelles du M23 en provenance de la localité de Kibua, alors que ces derniers renforçaient leur position dans la zone.

Les Forces armées congolaises ont reçu des renforts, notamment en provenance de Bunia, en Ituri, afin de contenir l’avancée des rebelles soutenus par l’armée rwandaise.