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En RDC, l'annonce du retour de Kabila divise

9 avril 2025

L'annonce des proches de l'ancien président selon laquelle celui-ci serait bientôt de retour au pays continue de faire des vagues.

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Joseph Kabila, l'ancien président congolais, lors d'une conférence de presse
Mi-mars, Joseph Kabila avait donné une conférence de presse à Johannesburg après des pourparlers avec l'ancien président sud-africain, Thabo MbekiImage : Siphiwe Sibeko/REUTERS

Certains Congolais estiment que l'ex-président Joseph Kabila, comme tout autre citoyen, a le droit de revenir et de s'installer où bon lui semble en RDC. Cependant, nombreux sont ceux qui considèrent que son retour par l'Est, une zone sous contrôle des rebelles, confirmerait les accusations du président Félix Tshisekedi, selon lesquelles Kabila soutiendrait les rebelles du M23.

Réactions dans les rues de Kinshasa  

"En tant qu'ex-président, il peut retourner dans son pays comme tout Congolais," soutient cet habitant de Kinshasa. "S'il choisit de revenir dans sa province d'origine, il n'y a aucun problème. S'il souhaite aller au Kasaï, par exemple, il n'y a aucun obstacle."

Mais, "Pourquoi a-t-il choisi Goma ?" se demande cet autre citoyen congolais. "C'est sans doute parce qu'il y était auparavant et qu'il connaît bien la région. Mais nous, en tant que Congolais, nous surveillons l'évolution de la situation."

Un peu plus loin : "Il a dirigé ce pays pendant 18 ans, ce qui signifie qu'aucun autre Congolais n'a plus d'expérience que lui en matière de gouvernance et de gestion des secrets d'État."

Enfin, ce Kinois s'interroge : "Mais ce que j'apprends, c'est que tous les aéroports de l'Est sont sous contrôle des groupes qui nous combattent. Lorsqu'il revient dans l'Est, cela laisse entendre qu'il pourrait être lié à ces groupes. Nous avons vu sa femme se rendre dans cette région. Rien ne prouve que ce soit lui qui soit derrière la situation à l'Est."

Des suspicions anciennes

Le point avec Jean-Noël Ba-Mweze

Joseph Kabila a quitté la RDC en janvier 2024. À l'époque, Augustin Kabuya, secrétaire général de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti du président Tshisekedi, avait accusé Kabila de fuir le pays, en raison de son soutien présumé à la rébellion du M23.

Ces accusations ont été fermement démenties par les membres du Front Commun pour le Congo (FCC), la coalition politique de Kabila, mais ont été maintenues par le président Tshisekedi. Aujourd'hui, à l'UDPS, on considère que le choix de Kabila de revenir par Goma prouve qu'il cherche à déstabiliser le pays, comme l'indique Adolphe Amisi Makutano, cadre de l'UDPS :

"Vous comprendrez que la mission a été confiée à un pantin. Aujourd'hui, le responsable de cette mission cherche à prendre les rênes. Ce n'est pas grave, mais il doit comprendre qu'il en tirera toutes les conséquences et que son initiative échouera. Les Congolais sont debout. Par où passera-t-il ? Aujourd'hui, nous pleurons nos morts, nous soignons nos mères violées, nos biens sont pillés et envoyés au Rwanda."

L'annonce du retour de l'ex-président Joseph Kabila intervient alors que des délégations du gouvernement congolais et du M23 devaient se retrouver à Doha, au Qatar, pour des négociations directes afin de résoudre la crise qui perdure dans l'Est de la RDC.
 

 

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze