RCA : des religieux prônent le vivre-ensemble à Bouca
3 janvier 2025Ce samedi, il est 9h à Bouca. L’ambiance est festive et fait penser à cette époque où toutes les communautés religieuses et ethniques vivaient en harmonie.
Cependant, Bouca n’a plus le même visage : aucune mosquée n’est ouverte dans la ville depuis une dizaine d’années. José, habitant de la ville, a une explication.
"C’est par rapport aux exactions qu’ils ont commises, ils ont peur que les gens ne les acceptent pas ici. Du coup quand ils veulent venir mais ils ont peur. Mais maintenant, il y a la paix, ils peuvent venir et qu’on se familiarise avec eux, ils s’inquiètent mais nous on a déjà tout pardonné. Ils peuvent venir" , témoigne-t-il au micro de la DW.
Les musulmans pourraient aider la communauté
Les musulmans étaient de grands commerçants et apportaient beaucoup pour le développement de la ville, explique Frédéric Nzaramingui. Pour ce chef du quartier de Yanguema, leur absence affecte la ville et il est temps qu'ils reviennent.
"Nos frères s’ils rentrent et qu’ils développent leurs commerces ensemble avec leurs frères, nous allons avancer. Pour ce qui concerne les mosquées, si les musulmans reviennet, ils vont rebâtir leur mosquée", assure-t-il.
"Mais puisqu’ils ne sont pas là, qui va construire la mosquée à leur place ? La mosquée c’est comme leur église et ils vont officier leur culte comme c’est le cas pour nous ".
Vivre ensemble
Les musulmans éleveurs Mbororo qui avait été pris à partie par les Séléka et les Antibalaka sont eux, de retour à Bouca. Ce qui fait dire à Grégoire Ngouyombo, pasteur et responsable des confessions religieuses, que le vivre ensemble est possible.
"Les empêcher de revenir, c’était le discours au plus fort de la crise. Mais maintenant ce n’est plus le cas. Donc vous comprenez que c’était une réaction de colère. Mais cette fois, certains musulmans viennent à Bouca", assure-t-il.
"Ils viennent pour voir s’il ne leur arrive pas quelque chose de grave. Sinon, les éleveurs peuls qui vivaient là sont déjà de retour et l’Etat a même donné des gages par exemple de terrains pour que les musulmans rentrent."
À Bouca, la guerre civile a non seulement détruit la coexistence pacifique entre communautés mais a aussi affecté l’économie de la localité.