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RCA : les autorités acceptent de dialoguer avec l'opposition

Jean-Fernand Koena
31 mars 2025

L'opposition rejette catégoriquement un troisième mandat du président Faustin-Archange Touadéra.

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Faustin Archange Touadera lors du réferundum pour un troisième mandat
En 2023, 95% des votants s'étaient prononcés en faveur d'une réforme de la constitution de la RCA, pour permettre à Faustin-Archange Touadéra de briguer un troisième mandatImage : Barbara Debout/AFP/Getty Images

Alors que le pays se prépare aux élections locales et générales, l’opposition en République centrafricaine formule plusieurs revendications, dont la non-participation de Faustin Archange Touadéra à la présidentielle, en vertu de la Constitution du 30 mars 2016.

Elle exige également la dissolution du Conseil constitutionnel et de l’Autorité nationale des élections, des requêtes qui ne rencontrent pas l’adhésion du président. Mais face à l’impasse, celui-ci concède :

"Tout en saluant cette initiative comme un pas important vers un retour à la République, nous avons saisi le BRDC afin d’obtenir des précisions sur le contenu, les contours structurels et les thématiques du dialogue politique sollicité, en vue d’un examen approfondi. J’invite tous les acteurs politiques à la retenue et à la compréhension mutuelle, afin d’éviter de mettre en péril la nation."

Une manifestation de l'opposition en Centrafrique
L'opposition refuse de voir Faustin-Archange Touadéra briguer un troisième mandatImage : Jean-Fernand Koena/DW

Des réactions mitigées

Dans la classe politique, on plaide pour un dialogue véritablement inclusif.

"La situation est extrêmement tendue en RCA depuis près de deux ans, notamment en raison de l’adoption de la Constitution de la VIIᵉ République, qui comporte des dispositions litigieuses et sources de crise", explique Dominique Désiré Erenon.

De son côté, le professeur Jean-François Akandji Kombé, partisan d’une insurrection contre les autorités de Bangui, se montre sceptique :

"Le discours de Touadéra ne présage rien de bon en matière de dialogue. Pour moi, c’est une fin de non-recevoir. Il commence par dire que l’opposition, en proposant le dialogue, revient dans la République. Mais cela ne répond en rien aux revendications qu’elle porte depuis longtemps sur la gouvernance du pays. Or, c’est bien là que réside le problème, et si l’on veut avancer, il faut pouvoir en débattre", estime Jean-François Akandji Kombé.

L'échec du dialogue républicain de 2022

La société civile, quant à elle, reste prudente et appelle à la sincérité du processus, comme le souligne Christian Aimé Ndotah, activiste pour la paix et la bonne gouvernance :

"L’appel au dialogue du président de la République n’est pas une première. Déjà, le 1ᵉʳ décembre dernier, il en avait fait mention, tout comme l’opposition. Il faut maintenant beaucoup d’honnêteté et de sincérité pour que les choses se concrétisent", estime-t-il.

En 2022, Bangui avait organisé un dialogue républicain boycotté par l’opposition. Ce processus s’était soldé par l’adoption d’une nouvelle Constitution taillée selon l’opposition "sur mesure pour le pouvoir en place" et par le ralliement de plusieurs cadres de l’opposition au parti présidentiel.