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Que reste-t-il de Boko Haram au Tchad ?

20 août 2025

Des cadres du mouvement terroriste ont été arrêtés au Tchad. Parmi eux, un fils du fondateur du groupe, Muslim Mohammed Yusuf.

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Véhicule appartenant à des djihadistes
Boko Haram a pris les armes en 2009 dans le nord-est du Nigeria et a depuis étendu son rayon d'action autour du lac TchadImage : Audu Ali Marte/AFP/Getty Images

Selon plusieurs sources sécuritaires non officielles, le plus jeune fils du fondateur de Boko Haram, Muslim Mohammed Yusuf, âgé d'environ 18 ans, aurait été interpellé avec cinq autres éléments terroristes lors d'une opération visant une cellule dormante djihadiste.

Tous sont soupçonnés de diriger cette cellule en lien avec la faction de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), née de la scission avec Boko Haram. Pour l'universitaire et analyste Yamingué Betinbaye, cette arrestation constitue un coup dur pour ISWAP.

"Cette arrestation remonte en effet à plusieurs mois déjà. Du côté des autorités tchadiennes, l’on précise qu’au moment de leur arrestation, Muslim Mohammed Yusuf, dont le pseudonyme est Abderamane Mahamat Abdoulaye, et ses acolytes n’avaient pas de papiers d’identité sur eux. Selon des sources nigérianes, ce jeune fils du prédicateur Mohamed Yusuf, fondateur de Boko Haram, animait une cellule djihadiste en appui à la faction dissidente de Boko Haram dirigée par son grand frère Habib Yusuf, dit Abou Musab Al-Barnaoui. Et cette faction dissidente, c’est en fait l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Il est donc évident que cette arrestation constitue un coup dur pour la faction dissidente de Boko Haram, et donc pour l’une des deux jambes de Boko Haram", explique l'analyste.

Boko Haram au Tchad, ce qu'il en reste

Rester vigilant

Cependant, Remadji Hoinathy, chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité (ISS) sur les questions d’Afrique centrale et du bassin du Lac Tchad, met en garde contre toute minimisation de la capacité d’action de Boko Haram dans la région. Il insiste sur l’importance de rester vigilant.

"C’est une perte importante pour ISWAP dans le bassin du Lac Tchad et au Tchad en particulier, mais il faut relativiser cela, dans le sens que, même s’il est le frère d’Abou Musab Al-Barnaoui, il n’est pas le chef du groupe. Et l’on sait aussi que, dans le bassin du Lac Tchad, les deux factions de Boko Haram ont démontré une grande capacité à survivre à la perte de leurs combattants, voire de leurs commandants de haut rang. À titre de rappel, la faction dirigée par Shekau continue à agir sur le terrain malgré la mort de son chef, survenue il y a déjà quelques années. Donc, c’est quelque chose à relativiser, et il faut insister sur la nécessité de poursuivre le travail de renseignement et de veille contre les groupes terroristes dans le Lac Tchad."

De l’autre côté de la frontière, au Nigeria, les autorités ont également annoncé l’arrestation de deux chefs présumés du groupe djihadiste Ansaru : Mahmud Muhammad Usman et Mahmud Al-Nigeria, tous deux impliqués dans des attaques contre des civils et des forces de sécurité.

Vue arienne de N'Djamena
Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais