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La présence d'engins explosifs dans l'est de la RDC inquiète

11 avril 2025

L'Onu a récemment alerté sur la présence d'engins explosifs non détonés dans le territoire de Walikale, dans la province du Nord-Kivu, une zone toujours marquée par des affrontements entre les FARDC et le M23.

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Mines antipersonnel et autres engins explosifs en Angola
La société civile de Walikale a dénombré 17 zones dangereuses sur le territoireImage : A. Guerra/DW

La situation reste préoccupante à Walikale, notamment dans le centre du territoire, bombardé en mars dernier par l'armée congolaise lors de combats avec les rebelles du M23.

Bien que la ville soit aujourd'hui sous contrôle des forces loyalistes, après plusieurs jours d'occupation par les rebelles, les habitants ne se sentent toujours pas en sécurité. Une autre menace pèse : celle des engins explosifs non neutralisés.

Fiston Misona, président de la coordination de la société civile de Walikale, tire la sonnette d'alarme : "La question des bombes et d'engins non explosés n'est toujours pas résolue. Nous ne savons pas comment cela sera pris en charge. Il n'existe aucune organisation spécialisée dans le déminage à Walikale. C'est pourquoi nous lançons un appel à l'opinion nationale et internationale pour qu'une évaluation soit menée, afin d'identifier précisément les zones à risque."

"La question des bombes et d’engins non explosés n'est toujours pas résolue" (F. Misona)

Plusieurs zones dangereuses

Les inquiétudes de la société civile rejoignent celles des Nations Unies, qui redoutent un retour prématuré des populations dans leurs villages, avant même toute opération de déminage. L'organisation Synergie de lutte anti-mines (SYLAM), active dans le Nord-Kivu depuis plusieurs années, affirme avoir identifié 17 zones dangereuses à Walikale. Mais son coordinateur, Marion Ngavo, évoque un obstacle majeur : le manque de financement.

"Aujourd'hui, nous ne disposons d'aucun financement spécifique pour intervenir dans les zones touchées par les combats. Nous avons les équipes, les ressources humaines, mais pas les moyens financiers nécessaires. Nous recevons de nombreuses alertes, notamment à Walikale centre, autour du terrain de football et près de la prison."

Appel à la vigilance 

Dans l'attente d'une opération de déminage à grande échelle, la Synergie anti-mines appelle les populations à faire preuve de vigilance : "Nous demandons à toute la population de Walikale, Masisi et des environs de ne toucher à rien qui ressemble à des effets de guerre. Il faut immédiatement alerter les chefs de quartier ou la police locale, afin d'éviter des accidents ou des explosions pouvant entraîner des décès ou des handicaps."

Le territoire de Walikale n'est malheureusement pas un cas isolé. Ceux de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi sont également concernés par la présence de munitions non explosées. Une situation qui empêche de nombreux agriculteurs à se rendre au champs, aggravant ainsi l'insécurité alimentaire dans la région.

 

 

Vue aérienne de Goma
Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety