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Offensive en Iran : où en était le programme nucléaire ?

16 juin 2025

Israël assure que Téhéran se rapprochait d’un "point de non-retour" vers la bombe atomique pour justifier son offensive contre l'Iran.

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Un nuage de fumée s'élève au dessus de Téhéran la nuit
Donald Trump a une nouvelle fois exhorté l'Iran à négocier "avant qu'il ne soit trop tard", pendant le sommet du G7 au Canada.Image : Sepah News/AFP

L'escalade militaire se poursuit entre Israël et l'Iran, depuis l'offensive israélienne lancée vendredi dernier (13.?06) pour frapper des sites stratégiques en Iran.

Selon l'armée israélienne, Téhéran se rapprochait d'un point de non-retour vers la bombe atomique.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré ce dimanche (15.06) que le programme nucléaire de Téhéran représentait une "menace existentielle" pour Israël et l'Europe, tout en estimant que la diplomatie reste la meilleure solution. Son homologue allemand, Johann Wadephul, avait déjà déclaré samedi soir que Berlin, Paris et Londres étaient prêts à des pourparlers avec Téhéran pour désamorcer la situation

Où en est le programme nucléaire iranien ?

Téhéran insiste depuis toujours sur le fait qu'il n'est destiné qu'à des fins civiles et à construire des centrales nucléaires pour produire de l'électricité. 

Mais comme Israël, une grande partie de la communauté internationale redoute également son potentiel militaire dans le but de développer des ogives nucléaires, c'est-à-dire des bombes nucléaires. 

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'un discours
Tuer l'ayatollah Ali Khamenei "mettra fin au conflit" entre Israël et l'Iran, a déclaré le Benjamin Netanyahu dans une interview à la chaîne ABC.Image : Xinhua News Agency/picture alliance

Si la plupart des experts et des services de renseignement occidentaux s'accordent à dire que l'Iran ne construit pas encore d'arme nucléaire, les niveaux d'enrichissement pratiqués par l'Iran sont préoccupants. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran possède plus de 400 kilos d'uranium enrichi à 60 %, un taux bien supérieur à celui qui est nécessaire pour la simple production d'énergie civile. 

Le seuil de l'enrichissement à 90 %

Enrichi à 90 %, ces 400 kilos seraient suffisants pour fabriquer une dizaine de bombes nucléaires. Et nombre d'analystes préviennent qu'avec ses capacités techniques, l'Iran pourrait atteindre ce seuil très rapidement.

"Selon l'AIEA, l'Iran a accéléré son enrichissement à 60 % et il y a également eu une augmentation des essais de missiles", explique Hans Jakob Schindler, expert en sécurité, dans une interview accordée à la Deutsche Welle. "On pourrait penser que l'Iran voulait ainsi améliorer sa position de négociation avec les États-Unis, mais on peut aussi y voir que Téhéran se dirige très rapidement vers la bombe nucléaire".

Un avion de chasse israélien
Israël a mené une frappe ce lundi contre le bâtiment de la télévision d'Etat iranienneImage : Israel Defense Forces/Xinhua/IMAGO

Avec frappes aériennes entre israélien et iranien, ces pourparlers qui étaient en cours avec les États-Unis, sont désormais suspendus.

Maintenant, l'uranium enrichi ne permet pas à lui seul de fabriquer l'arme nucléaire. Il faut également construire une ogive et un missile capable de porter cette bombe jusqu'à sa cible.

L'impact des frappes israéliennes sur le programme nucléaire

Israël a ciblé des installations nucléaires dans ses attaques, ainsi que des membres de la direction militaire et des scientifiques impliqués dans le programme nucléaire. Les images satellites indiquent des degrés variables de destruction des deux importantes installations de recherche et d'enrichissement de Natanz et d'Ispahan.

L'AIEA a confirmé les dommages causés aux deux installations.

Walter Posch, spécialiste de l'Iran à l'Institut de Vienne pour le maintien de la paix et la gestion des conflits, estime que les effets sont dans l'ensemble graves pour l'Iran. Pour lui, "les scientifiques dans le nucléaire sont certainement plus importants que les généraux tués. Ils ont accompagné le programme nucléaire presque dès le début et avaient toutes les connaissances scientifiques et institutionnelles", explique-t-il à la Deutsche Welle. "Ils jouent un rôle clé, et les pertes au niveau des connaissances académiques et pratiques sont donc un coup dur".

Outre les installations nucléaires et l'élite militaire et scientifique, les bases de missiles et les dépôts de carburant figurent également parmi les cibles des frappes israéliennes.