C'est une rencontre loin d’être électrique. Le ton est plutôt flatteur de la part des hôtes de Donald Trump, qui mériterait le Prix Nobel, selon ces dirigeants africains.
Quasiment six mois après son entrée en fonction à la Maison Blanche, le président des Etats-Unis tient une sorte de mini-sommet Etats-Unis-Afrique.
Avec des pays dont le choix peut surprendre : Gabon, Guinée-Bissau, Liberia, Mauritanie, Sénégal. Mais dont le sous-sol est riche en minerais.
"Le Liberia a beaucoup de minerais", tient à faire savoir Joseph Boakai, Président du Liberia.
"Nous disposons également de matières premières, de minerais et de terres rares. Nous ne sommes pas des pays pauvres, nous sommes des pays riches en matières premières. Mais nous avons besoin de partenaires pour nous accompagner pour les développer, avec des partenariats gagnant-gagnant", fait encore remarquer Brice Clotaire Oligui Nguema, Président du Gabon.
Le Gabonais Brice Oligui Nguema invite les Américains à ne pas perdre de temps pour venir investir dans son pays, pour éviter que "d'autres ne viennent à leur place".
Opportunités commerciales
Car la rencontre doit servir à parler d’opportunités commerciales et non d’aide, comme Washington a tenu à le faire savoir plusieurs jours auparavant.
"Nous avons fermé l’USAID afin de mettre fin à d'énormes gaspillages, fraudes et abus. Nous travaillons sans relâche pour créer de nouvelles opportunités économiques aux Etats-Unis et dans de nombreux pays africains. L'Afrique recèle un potentiel économique considérable, comme peu d'autres régions à bien des égards", a rappelé le président des Etats-Unis Donald Trump lors du mini-sommet.
Obstacles aux échanges
Mais les analystes mettent en garde contre les obstacles à l'amélioration des relations commerciales. Gyude Moore, chercheur au Centre pour le développement global, basé à Washington, est ancien ministre des Travaux publics du Liberia : "Comment comptez-vous accroître simultanément les échanges commerciaux si vous imposez des interdictions de visa, rendant impossibles les allers-retours ?"
Des cinq pays invités, seule la Guinée-Bissau ne figure pas dans la liste des pays africains sur qui pèse un éventuel "travel ban".
Mais pour Bridget Davis, porte-parole du Secrétariat d'Etat américain (en langue française), "notre objectif final, c’est que nous puissions tous aller de l’avant et que toutes les personnes qui souhaitent venir aux Etats-Unis, pour étudier, pour travailler, pour les visiter, aient cette possibilité. Mais encore une fois, il faut que les Etats-Unis aient confiance dans les informations".
La rencontre de Washington intervient alors que Donald Trump a parallèlement lancé une guerre commerciale avec aussi les pays africains. En septembre prochain, l’accord commercial Agoa arrive à expiration et son renouvellement est menacé.
"Nous allons y jeter un œil", a promis Donald Trump.