Ouverture à New York de la 61ème Assemblée générale de l'ONU
19 septembre 2006Discours d’ouverture du débat annuel de l'Assemblée générale et discours d’adieu aussi ce soir à New York pour le Secrétaire général des Nations unies. Devant les délégués des 192 Etats membres , Kofi Annan, qui quitte son poste à la fin de l'année après 10 ans à la tête de l'Organisation internationale, a lancé un appel vibrant à la communauté internationale pour qu'elle mette enfin un terme au conflit au Proche-Orient « le plus grand défi de sécurité du moment ».. Il a averti que si le Conseil de sécurité de l'ONU ne devait pas parvenir à mettre fin à ce conflit de près de 60 ans "en amenant les deux parties à accepter et appliquer ses résolutions", cela conduira à "un déclin du respect" pour l'ONU et "une remise en question de son impartialité". De même, a-t-il poursuivi, "nos efforts pour résoudre d'autres conflits rencontreront des résistances, y compris en Irak et en Afghanistan, dont les peuples ont tout autant besoin de nous".
Sur le plan humanitaire, M. Annan a également évoqué le conflit au Darfour, province du Soudan où se poursuit une guerre civile qui a déjà fait au moins 200.000 morts depuis février 2003… :
"Hélas, une fois de plus le plus gros défi vient d'Afrique, du Darfour où le spectacle d'hommes, femmes et enfants chassés de leurs maisons par le meurtre, le viol ou l'incendie de villages rend
dérisoire notre prétention, en tant que communauté internationale, à protéger les pires exactions", a-t-il déploré.
Kofi Annan devrait se joindre à d'autres dirigeants mondiaux pour enjoindre le président soudanais Omar el-Béchir d'accepter le déploiement d'une force de l'ONU au Darfour. Le Proche Orient l’un des dossiers brûlants du moment, comme l’Irak le Soudan ou l’Afghanistan. Mais le dossier du nucléaire iranien est aussi au centre des préoccupations à New York.Après des mois d’efforts décus, la communauté internationale revoit maintenant sa stratégie pour inciter Téhéran à faire des concessions. Les uns brandissent la menace de sanctions, les autres offrent une coopération économique et politique... Selon Washington, le programme d’enrichissement nucléaire de Téhéran n’est que la première étape pour la construction d’armes atomiques et plaide pour la fermeté vis-à-vis de l’Iran. –« Si l'Iran reste sourd aux demandes de suspension de son programme d'enrichissement d'uranium, Washington demandera aux Nations unies d'adopter des sanctions contre Téhéran, a averti George W. Bush à New York, tout en souhaitant que ce dossier soit réglé "diplomatiquement". La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne vont continuer à discuter avec les Iraniens "afin qu'ils suspendent, et que cela soit vérifiable, leurs activités d'enrichissement d'uranium, et, alors, les Etats-Unis viendront à la table des négociations". Le président francais Jacques Chirac a déclaré ce soir partager les vues de son homologue américain. Hier encore à Berlin, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier avait lui -même averti que l’intervention du Conseil de Sécurité ne pourrait plus être repoussée pour des semaines, si l’Iran ne devait pas bientôt nuancer ses positions. La Russie et la Chine, elles, se montrent toujours sceptiques et ne souhaitent que des négociations non assorties de menaces de sanctions… Ce soir en marge de l’assemblée, les représentants des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité- Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, et Russie – ainsi que ceux de l’ Allemagne et de l’Italie continuent de discuter du dossier et de rechercher une issue à la crise… Le dossier est donc lon d’être clos…