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Au Cameroun, une opposition dispersée face à Paul Biya

18 juillet 2025

L'idée d'une coalition de l'opposition pour une candidature unique est en train de s’effondrer car chaque candidat, issu de l'opposition, semble vouloir se présenter.

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France Paris 2019 | Le président camerounais Paul Biya au Forum de Paris sur la paix
Paul Biya se présente face à une opposition fragmentée ?Image : Charles Platiau/REUTERS

Mardi 22 juillet marquera la fin du dépôt des dossiers de candidatures pour l'élection présidentielle au Cameroun. Plus d'une dizaine de partis ont déjà vu leur candidat se présenter à l'Elecam, la Commission électorale. 

La question d'une possible coalition de l'opposition pour trouver un candidat unique pouvant faire face au président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, ne cesse de refaire surface à chaque élection.

Mais selon Serge Espoir Matomba, du parti Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS) "les candidats des projets différents pour le Cameroun et des idéologies différentes. Il faut peut-être que les Camerounais comprennent que le discours de l'Union de l'opposition est un discours fabriqué dans les officines du parti au pouvoir pour montrer la faiblesse de l'opposition", affirme-t-il. 

Qu'est devenu le "groupe de Douala" ?

Depuis le mois de mai, un groupe dit de Douala a vu le jour. Plusieurs responsables politiques, dont Maurice Kamto, du parti MRC, Cabral Libii, du PCRN, ou Akere Muna, du parti Univers, pour ne citer que ceux-là, se sont unis dans le but de trouver un candidat unique. 
Mais à l'approche de la date limite pour le dépôt des candidatures, le constat est que chacun se présente individuellement.
Cabral Libii explique pourquoi :

"Nous avons saisi la main qui nous a été tendue par le groupe de Douala, et même d'autres initiatives qui pourraient venir. Il suffit juste que nous nous asseyons, que nous bâtissions ensemble et ça ne nous prendra pas une éternité. Ce serait un projet commun, en arrêtant tout au moins ce qui nous rassemble et en abandonnant ce qui nous divise, ou qui nous éloigne les uns des autres. Mais, en attendant que cela arrive, nous avons déposé notre candidature".

Des opposants en quête de légitimité

Le journaliste et essayiste, Jean-Bruno Tagne, voit une autre raison, les divergences idéologiques des différents candidats. Pour lui, elles font qu'ils ne peuvent pas s’unir autour d’une candidature commune.

"Chacun de ces partis politiques a un objectif différent. Il y en a qui veulent sincèrement renverser le régime en place et qui s'en donnent les moyens", estime-t-il.

Des opposants au Cameroun appellent à "refonder le Cameroun"
Image : Blaise Eyong

Jean Bruce Tagne poursuit en expliquant qu'"il y en a également qui utilisent l'élection présidentielle uniquement comme une tribune pour se faire voir, pour toute sorte de raisons. C'est-à-dire que, pendant les sept dernières années, on ne les a vus nulle part. Ils n'ont organisé aucun meeting, ils n'ont mené aucun plaidoyer, ils n'ont posé aucun acte d'hommes politiques et à la veille de l'élection présidentielle, ils viennent déposer leur candidature", conclut-il

Ces divisions existent même au sein du parti RDPC de Paul Biya, où plusieurs personnalités, notamment Issa Tchiroma Bakary, Bello Bouba Maigari et Léon Theiller Onana, ont déjà présenté leur propre dossier de candidature.