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L'Onu Femmes dénonce les violences liées aux conflits

6 mars 2025

Dans le monde, 95% des victimes des violences liées aux conflits armés sont de sexe féminin.

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Brésil: trois femmes lèvent le poing lors d'une manifestation du 8 mars à Belo Horizonte (photo de 2024)
La lutte pour l'égalité est un combat de tous les joursImage : Douglas Magno/AFP/Getty Images

Cette année 2025 est un peu particulière pour les femmes : elle marque le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Pékin.

Il s'agit d'un accord international, un engagement pris par les gouvernements des Etats membres de l'Onu, en 1995, et destiné à progresser vers une égalité des genres. C'est pourquoi la Journée internationale du 8 mars cette année est placée sous le signe des droits "pour TOUTES les femmes et les filles" du monde.

Des violences en hausse

Mais on est loin d'avoir atteint les objectifs, notamment en ce qui concerne les violences liées aux conflits.

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En dix ans, elles ont augmenté de moitié dans le monde et 95% des victimes sont de sexe féminin. Or, en 2023, 612 millions de femmes vivaient à moins de 50 km d'au moins un conflit armé, une proportion en hausse de 54% depuis 2010.

Des inégalités structurelles

Pour l'Onu Femmes, "la création de sociétés pacifiques et inclusives dépend de la résolution des facteurs structurels de conflit".

Il faut donc, selon les Nations unies, lutter en priorité contre "les inégalités, la discrimination et le militarisme" pour pacifier les sociétés. Et "la participation des femmes est essentielle au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité".

112 pays – dont une dizaine en Afrique centrale et de l'Ouest, ont adopté des plans d'action nationaux sur les femmes, la paix et la sécurité. Mais dans la réalité politique et juridique, ces plans ne sont pas très suivis et souvent sous-financés.

L'Onu Femmes regrette par exemple que de nombreux gouvernements préfèrent consacrer des fonds au financement de l'armée qu'au renforcement des services publics.

La santé, l'éducation, notamment, sont pourtant "essentiels à la réalisation de l'égalité entre les hommes et les femmes", peut-on lire dans le rapport.

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Encourager la participation des femmes pour la paix

De même, peu de progrès ont été enregistrés pour ce qui est de l'inclusion des femmes dans les processus de paix formels, comme les médiations. Et ce alors même que, toujours selon l'Onu Femmes , "les accords de paix dont les femmes sont signataires durent en moyenne plus longtemps".

Le Secrétaire général de l'Onu préconise l'introduction de quotas pour faire passer à "un tiers au moins" la proportion de femmes impliquées dans ces processus.

Les Nations unies voient quand même certains signes positifs. Par exemple, le fait que les organes internationaux pour la défense des droits humains se penchent davantage, dorénavant, sur les liens entre les conflits et les droits des femmes. Ou l'idée, en discussion, d'inscrire les discriminations basées sur le genre comme nouveaux crimes dans le droit international.