RDC : plus de 10 millions de personnes touchées par la faim
24 avril 2025
Dans un communiqué publié ce mercredi, Action contre la Faim, affirme craindre une crise nutritionnelle sans précédent en République démocratique du Congo.
Selon ACF, présente en RDC depuis 1997, l‘insécurité alimentaire s'accentue dans le pays avec l'intensification des conflits armés, notamment dans l'est. A cela s'y ajoute la crise des financements majeurs que traverse le secteur humanitaire.
Pour Julie Drouet, responsable de la région pour l'ONG française, la situation est très "compliquée".
DW : Les habitants de l'est de la RDC peinent à manger à leur faim. La situation s'agrave-t-elle ?
Julie Drouet : "On craint effectivement une aggravation de la crise nutritionnelle qu'on observe déjà depuis de nombreuses années. La crise sécuritaire actuelle en RDC est l'une des plus médiatisée en ce moment, notamment celle en cours dans l'est du pays, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces conflits exposent les populations de ces localités.
On constate qu'il y a plus 10.000 000 de personnes touchées par la faim et 2000 000 sont des déplacés internes. Cette situation exacerbe leur vulnérabilité."
Cliquez sur l'image pour écoutez l'interview en intégralité.
DW : Dans son communiqué, Action contre la Faim affirme que face à l'ampleur de ces besoins, l'aide humanitaire peine à suivre.
Julie Drouet : "On avait déjà un gros manque de financement dans les années précédentes. Donc, on était en situation de sous-financement par rapport à toute l'ampleur des besoins qu'on constate dans le pays. Et avec la récente décision des États-Unis de suspendre leur financement, on constate sur le terrain, une situation qui continue de se dégrader.
Les financements américains représentaient 70 % du budget de l'aide humanitaire en RDC. Cette aide ne couvrait déjà pas suffisamment les besoins des populations en situation de détresse.
Avec la suspension de ces financement américains, on a encore moins d'argent qu'auparavant pour pouvoir assister ces personnes vulnérables."