Niger: La chute du gouvernement Hama Amadou
1 juin 2007L’opposition nigérienne est partie d’une affaire de détournement de fonds destinés à l’éducation. Une affaire désormais entre les mains de la justice qui doit entendre deux anciens ministres. La motion déposée le 26 mai dernier a finalement eu raison de Hama Amadou et de son gouvernement. Sanoussi Jacou est député membre de l’opposition :
''Le premier groupe de raisons est relatif à la mal gouvernance, à la mauvaise gestion de la chose publique, à la transformation du patrimoine de l’Etat en un patrimoine individuel et personnel.''
Le MNSD, le parti du premier ministre, et ses alliés étant majoritaires à l’assemblée nationale comment expliquer la chute précipitée du gouvernement ? Boncano Maïsada, député du parti au pouvoir :
''Ce n’est pas une motion de l’opposition, mais plutôt d’une partie de la majorité qui n’a pas pu prendre son courage à deux mains pour affronter le taureau. Elle a préféré passer par le biais de l’opposition.''
En poste depuis 2000, Hama Amadou a-t-il fait les frais de sa longévité alors que certains de ses alliés pensaient pouvoir occuper maintenant le fauteuil de premier ministre, ou alors, est-il coupable de mauvaise gestion ? Le 2e cas de figure est écarté par ses partisans. Boncano Maïsada :
''Le premier ministre qu’on pense sanctionner est un homme qui fait la différence au Niger. Je pense que sur le plan de la gestion il n’a rien à envier aux autres leaders au Niger.''
Le fonds du problème est certainement l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon. En 2009, le président Tanja achève son second et dernier mandat. Les candidats potentiels se positionnent déjà. Sanoussi Jacou :
''Parmi les leaders de la majorité qui soutient Hama Amadou, il y a beaucoup qui ont été candidats lors des élections présidentielles et qui aspirent à le devenir encore en 2009. Alors, dire à ces gens que Hama Amadou va passer dès le premier tour de la prochaine présidentielle, c’est très inquiétant.''
Les initiateurs de la motion de censure ne veulent pas que le scrutin présidentiel se joue en un seul tour comme c’était le cas au Sénégal, au Burkina Faso, au Nigeria ou au Mali.