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RDC : les mouvements citoyens, des tremplins pour les jeunes

6 août 2025

En RDC, de nombreux jeunes intègrent des mouvements citoyens dans l'espoir d'accéder aux partis politiques et des perspectives d'emploi.

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L'Assemblée nationale à Kinshasa
De nombreux jeunes voit dans la politique une perspective professionnelleImage : DreamstimexIgorhirsc/Panthermedia/IMAGO

En République démocratique du Congo, de nombreux jeunes dénoncent la mauvaise gouvernance et d'autres abus de pouvoir. Ce qui pousse certains d'entre eux à intégrer des mouvements citoyens, afin d'exprimer librement leur indignation.

Ces jeunes ne partagent pourtant pas tous le même but. Certains d'entre eux utilisent les mouvements citoyens comme un moyen de visibilité ou comme un pont vers leurs vrais objectifs, notamment la politique ou l'obtention d'autres privilèges.

Les mouvements citoyens dont Filimbi et la lutte pour le changement, la Lucha, sont nés pour combattre certains dont la corruption et le déficit démocratique. Ces mouvements regroupent des jeunes qui croient en ce combat.

Participer au changement

Jacques Issongo, militant de la Lucha, explique qu'"ils se décident d'intégrer des mouvements citoyens pour faire changer les choses, être de plus en plus exigeants et s'organiser dans ce sens".

Beaucoup de ces jeunes activistes finissent pourtant par se retirer pour emprunter d'autres voies. C'est le cas de Lumumba Kambere Muyisa, un membre de la Lucha nommé cette semaine porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, une zone sous contrôle de la rébellion de l'AFC-M23 dans l'est de la RDC.

Ecoutez le reportage à Kinshasa...

De son côté, après avoir évolué au sein du même mouvement citoyen, Espoir Ngalukiye explique pourquoi il est désormais membre d'Ensemble pour la République, le parti de l'opposant Moïse Katumbi.

Il dit avoir "quitté le mouvement citoyen afin de rejoindre le parti politique. C'est une manière de continuer la même lutte, mais au sein des institutions. Dans la rue, j'avais le pouvoir d'influencer, de contrôler. Mais je n'avais pas le pouvoir de décider, de sanctionner, d'interdire, de faire faire. Dans notre pays, la loi et les institutions politiques ont plus de pouvoir que la société civile. J'ai intégré la politique, aussi, pour contribuer au changement de la classe politique".

Une passerelle vers un poste en politique

Alors que certains de ces jeunes, à l'exemple d'Espoir Ngalukiye, sont convaincus que c'est à travers la politique qu'ils réussiront à faire bouger les lignes, d'autres en revanche, passent par les mouvements citoyens pour monnayer une place dans les institutions ou partis politiques.

Jacques Issongo, militant de la Lucha, estime que "les jeunes marchandent leur lutte ou veulent tout simplement intégrer la sphère politique pour le gain facile. C'est ce qu'on voit".

Les mouvements citoyens sont devenus donc un fonds de commerce pour beaucoup de jeunes congolais. Une façon, pour certains d'entre eux, de se tracer une voie dans un pays où se trouver un emploi est devenu difficile pour de nombreux jeunes souvent titulaires de diplômes universitaires.

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze